Ecole militaire inter-armes de Koulikoro : La 36è promotion prete à servir

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Publié le lundi 10 aout 2015 | L’Essor

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Sortie de la Promotion du Groupement tactique interarmes "Debo"
Sortie de la Promotion du Groupement tactique interarmes "Debo" le 22 Août 2014 à Koulikoro

Elle s’est engagée à faire honneur à son parrain, feu colonel Koké Dembélé qui a su se distinguer par sa discipline, sa rigueur, son courage et son dévouement au métier des armes Le drapeau national flotte au vent, provenant des hauteurs du Nianankoulou. Harouna Keïta, chef chargé des traditions de la 36è promotion, s’avance un sabre à la main. L’officier le remet à son cadet de la 37è. Ce passage de relais marque la fin de la vie d’élèves officiers des éléments de la 36è promotion qui porte désormais le nom de feu le colonel Koké Dembélé. Cette cérémonie de baptême de la 36è promotion et de sortie du cycle spécial 2014-2015 s’est déroulée samedi sur la place d’arme de l’École militaire inter-armes de Koulikoro, sous la présidence de Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République. Il avait à ses cotés le chef du gouvernement, Modibo Keïta, certains membres de son gouvernement, dont le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, le chef d’État major général des Armées, le général Mahamane Touré, des membres du corps diplomatique et des représentants des familles des récipiendaires. Le cycle spécial est formé de soixante-quinze officiers, tous des nationaux dont onze personnels féminins. Ils sont médecins, ingénieurs…Ils sont promus lieutenants, après une année de formation (2014-2015). La remise des épaulettes, symbolisant leur aptitude à assumer leurs devoirs et responsabilités, par leurs ainés de la 35è promotion, les consacre officiers d’office. La 36è promotion de l’EMIA est composée de 62 élèves d’actif dont 2 personnels féminins. Ils sont 57 Maliens, 1 Béninois et 4 Centrafricains. Ils sont admis à l’EMIA en 2010 (des éléments de ceux qui avaient été exclus) pour certains, et 2012 pour d’autres. Après trois longues années, ils ont porté les galons d’officiers. Mais, en plus des épaulettes, ils reçoivent des sabres qu’ils ils sont désormais habilités à porter, commente un soldat. Cette arme prestigieuse montre la voie du commandement, a t-il expliqué. Le fait majeur de ce baptême est que les trois premiers de la promotion sont des Maliens. C’est Yaya Gouanlé, 31 ans, qui est sorti major de la promotion. Le cérémonial de baptême est un instant d’émotion et plein de symboles. Les jeunes officiers, en chorégraphie, occupent la place d’arme sous la conduite du directeur des études, le commandant Djibrila Koné. Après avoir prêté serment, dont lecture a été faite par le lieutenant colonel Issa Kaloga, ils forment la lettre M. Par cette figure, ils dédient leur consécration au président de la République et au peuple malien.
PARCOURS EXCEPTIONNEL. Les intervenants se sont succédé pour saluer le choix du parrain Kokè Dembélé. Tant le parcours de l’homme leur a paru élogieux, tant il a toujours su se distinguer par sa discipline, sa rigueur, son courage et son dévouement au métier des armes. « Il nous a apporté la rigueur des compétitions et l’ambition de devenir les meilleurs. Il était à la fois le leader, le maître, l’instructeur, le surveillant, en somme le chef d’orchestre. Il appelait chaque élève par son nom et prénom à l’entrée des salles de classe », témoignera le chef d’État major général des armées, le général Mahamane Touré, un des ses anciens élèves. Pour l’avoir connu personnellement et compte tenu des nombreux témoignages, le président de la République a invité les jeunes officiers à suivre le parcours exceptionnel de Kokè Dembélé. « Un modèle de stature, rigoureux avec lui ainsi qu’avec les autres, homme de mission et professionnel jusqu’aux ongles », a confirmé le chef de l’État, lors d’une interview accordé à la presse. Si c’est de ce bel exemple que la 36è veut s’inspirer, elle a du pain sur la planche, a averti le chef suprême des Armées. L’occasion était opportune pur le président Ibrahim Boubacar Keïta de rendre hommage aux « victimes de l’acte de barbares qui nous a été imposé vendredi soir. Mais agression dont nos forces armées et de sécurité ont eu raison de la pire des façons », s’est réjoui le chef suprême des Armées. Ibrahim Boubacar Keïta rappellera que l’armée malienne, de ses origines à aujourd’hui, n’a jamais manqué à aucun de ses devoir : sauvegarde de la patrie, défense du territoire national, développement. Il s’est dit fier des jeunes officiers qui viennent de sortir : « Nous avons vu là des jeunes hommes et femmes formés aux disciplines militaires, au droit, au civisme, à l’amour ardent de la patrie ». Le président de la République s’est dit heureux et fier de voir qu’en ces moments où le civisme bât un peu de l’aile que les jeunes Maliens ont à cœur d’être parmi les meilleurs dans le maniement des armes. Il saluait ainsi le fait que les trois premiers de la promotion sont des nationaux. « Quand le major de la promotion est venu au devant de moi, tout le monde a senti mon frémissement. Qu’on me permette cela aussi quand même », a déclaré IBK tout souriant. Convaincu de la détermination, de la bravoure et de la capacité de nos vaillants soldats, Ibrahim Boubacar Keïta a réitéré son engagement et sa disponibilité à les accompagner. « Je vous le dis, le sort des hommes m’importe énormément. Ce sont des fils et des filles du Mali dédiés à défendre le Mali. Ils ont donc besoin et ont le droit d’attendre de la mère patrie tout ce qu’il faut pour leur confort opérationnel, de tous les jours dans la vie sociale, leurs familles », a-t-il ajouté. Comme pour assurer le président qu’ils continueront à accomplir leur part du contrat, et galvaniser davantage la troupe, le général Mahamane Touré a promis : « Cette guerre asymétrique qui nous est imposée sera sans lendemain. Nous en avons la conviction et c’est notre raison d’être. Nous ferrons en sorte que le sang des martyrs sanctifie notre quête, motive notre démarche et guide nos pas. Nous ferrons en sorte que nous soyons à hauteur de mission comme aime à le dire le président de la République ». Le directeur de l’école, Nouhoum Mamadou Traoré, a salué l’abnégation, le courage et l’engagement de ces jeunes officiers pendant les trois années de formation.

 C. M. TRAORÉ