Bamako - Les enquêteurs maliens ont retrouvé "des numéros de téléphone et des adresses" sur les corps de "terroristes" tués lors de la tentative de prise d'otages, le 7 août à l'hôtel Byblos de Sévaré (centre), qui a fait treize morts, a-t-on appris lundi de source proche de
l'enquête.
"Sur les cadavres (des terroristes), les enquêteurs ont découvert des
numéros de téléphone et des adresses. Ces données vont aider les enquêteurs à
avancer plus vite", a-affirmé cette source jointe à Sévaré depuis Bamako la
capitale.
"La thèse du mouvement de libération de Macina se précise. Une carte
d'identité trouvée sur un d'entre eux mentionne (le nom de) Tamboura qui
serait né à Téninkou, un village dans la zone géographique du Macina",
a-t-elle indiqué, sans donner plus de détails.
"Les habitants de la ville de Sévaré ont déjà oublié (ces) événements
malheureux. Dimanche, beaucoup de mariages ont été célébrés dans la ville,
avec des cortèges de voitures et de klaxons comme d'habitude", a dit la même
source.
L'attaque de l'hôtel Byblos a fait treize morts - cinq contractuels de
l'ONU, quatre soldats maliens et quatre assaillants -, selon un bilan
définitif publié dimanche par le gouvernement malien. Sept suspects ont été
arrêtés, selon la même source.
L'assaut n'a pas été revendiqué depuis. Mais "de forts soupçons pèsent" sur
le Front de libération du Macina (FLM), "un groupe terroriste qui tient à
faire parler de lui par tous les moyens", a affirmé dimanche à l'AFP une
source militaire malienne jointe à Sévaré depuis Bamako.
Le Macina est l'appellation traditionnelle d'une partie du centre du Mali.
Apparu début 2015, le FLM, qui recrute essentiellement dans la communauté
peule et a revendiqué des attaques dans cette région, est un mouvement allié à
Ansar Dine, un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ayant contrôlé le nord
du pays près de dix mois entre 2012 et début 2013.
Les assaillants, non identifiés et dont le nombre demeure inconnu, ont fait
irruption le 7 août vers 05H00 (locales et GMT) au Byblos de Sévaré, où
séjournent régulièrement des expatriés. Ils en ont été délogés dans la nuit de
vendredi à samedi par les forces maliennes.
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