Plus de quinze personnes dont cinq étrangers ont été tuées dans le centre du pays. Les ONG françaises tentent de se protéger.
Samedi soir, le déroulement de la prise d'otages dans un hôtel à Sévaré, dans le centre du Mali, à 620 km de la capitale, n'était toujours pas clair. Le nombre de tués non plus. Il y aurait au moins quinze morts : cinq personnes travaillant pour la Minusma, la mission de l'ONU au Mali, dont quatre étrangers (un Népalais, un Sud-Africain, deux Ukrainiens), cinq membres des forces armées maliennes et cinq des assaillants.
Le lieu de la prise d'otages n'a pas été choisi par hasard. Les terroristes voulaient marquer un grand coup. À la frontière entre le nord du pays, miné par les groupes rebelles et djihadistes, et le sud, sous contrôle des autorités de Bamako, la ville de Sévaré est stratégique. C'est là que se trouve le deuxième aéroport du pays, utilisé par les forces maliennes et internationales. À 12 km, Mopti, la capitale régionale, est devenue le QG du commandement opérationnel de la Minusma. C'est là aussi que les forces françaises pour lutter contre le terrorisme au Sahel sont installées. Samedi soir, le ministère des Affaires étrangères procédait encore à des "vérifications" pour s'assurer qu'il n'y avait pas de victimes françaises.
Une branche dissidente d'Al-Qaida
Le commando a fait irruption vendredi à 7 heures du matin au Byblos, un hôtel fréquenté par les expatriés, notamment des employés des sociétés militaires privées, ces sous-traitants qui travaillent pour l'ONU. "C'était une grosse opération, explique Mathieu Guidère, professeur d'islamologie à l'université de Toulouse II et spécialiste des mouvements islamistes. Les auteurs ont tenu vingt-quatre heures face aux forces spéciales maliennes. Ils étaient bien organisés et voulaient tuer le maximum d'étrangers." Pour Mathieu Guidère, cette attaque a en tout cas fait sauter un verrou psychologique. "C'était un test. Les djihadistes ont réussi, ils vont maintenant tenter de faire une attaque similaire à Bamako."
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