C’est le 2ième amendement de la Constitution américaine qui l’affirme sans ambages. Elle dispose très clairement qu’une milice bien organisée est nécessaire à la sécurité d’un Etat libre. Les « Pères Fondateurs » de l’Amérique, l’une des plus grandes Démocraties au monde, ont inclus cet amendement en raison de l’oppression subie par le peuple américain lors de la guerre civile par l’armée régulière professionnelle. Ils ont donc estimé qu’ils seraient mieux protégés en ayant une « milice » interne, armée, qui pourrait désormais se défendre elle-même. Ce deuxième amendement qui a donné lieu à toutes les controverses est pourtant et depuis toujours en vigueur au pays de l’Oncle SAM. La Cour Suprême américaine a décidé qu’«un particulier peut posséder une arme à feu ; mais que ce droit n’est valable que pour se défendre ». (District of Columbia v Heller – 2008). Chaque peuple construit donc son histoire à travers ses péripéties.
Ici au Mali c’est tout le contraire. On pense que les Noirs n’ont pas la retenue qu’il faut si on leur donnait des armes pour se défendre. C’est une minorité arabo-touareg qui peut donc s’armer et opprimer tout un Peuple en bloquant son développement par une rébellion cyclique qui est devenue pour certains un véritable métier et pour d’autres un fonds de commerce. Alors que les causes pour lesquelles elle prétend prendre les armes existent partout, mêmes justes et légitimes, ne sauraient justifier de telles barbaries d’un autre âge. Pour des humains tout peut se résoudre dans un contexte démocratique et républicain.
Face à la situation, la capacité de réaction de nos autorités n’a pas été à la hauteur de nos souffrances. Notre résilience nationale a été presque nulle et on se demande toujours pourquoi le Mali dans le contexte actuel n’a pas imposé aux fonctionnaires prioritairement à ceux qui travaillent au nord le service militaire obligatoire avant de regagner leur poste. Des préfets qui ne savent pas lever le pied et qui n’ont jamais tiré avec une arme, qui ne se maintiennent pas physiquement ne doivent plus être affectés au nord en ces temps d’insécurité.
Il faut leur apprendre les élémentaires de la sécurité. Avec la nouvelle ENA, il faut rendre le service militaire obligatoire à tout cadre malien, instaurer le système de « Security clearance » et les formations de sécurité du SNU (ASTIF et BSTIF) à tous les fonctionnaires de l’Administration sous la supervision des hauts fonctionnaires militaires de nos départements ministériels auxquels on aurait finalement donné du travail et un contenu à la fonction. Ils peuvent se convertir en véritables agents de sécurité du département sur la base du modèle éprouvé des agents de sécurité UNDSS des Nations Unies. Permettre la constitution d’une milice armée, bien organisée par village est aujourd’hui plus qu’une nécessité, c’est une question de survie dans une situation d’insécurité généralisée où le danger peut venir partout.
Nous ne devons compter que sur notre imagination, parce que la guerre qui est imposée à notre armée n’est pas une guerre classique. Elle ne respecte aucun code, les assaillants agissent comme des guérillas armées. Ils attaquent par effet de surprise et se dissimulent au sein de la population civile sans arme qui est obligée de subir le supplice quand elle aurait pu se défendre elle-même en attendant l’arrivée de nos forces armées et de sécurité qui n’ont pas le don d’ubiquité d’être présentes dans chaque village ou recoin du Mali.
Continuer à croire que la sécurité du Mali viendra de la MINUSMA ou de la France est mal comprendre le système. Si on ne se lève pas, le scénario du Mali ne sera pas diffèrent de celui qu’on a vu ailleurs en RDC, en Haïti, en Somalie ou au Soudan. Partout pour justifier la mission on a maintenu artificiellement une situation de ni guerre, ni paix pendant des années. Personne ne peut nous dire quand la MINUSMA partira.
Et c’est une analyse lumineuse qui nous complète si bien qu’un malien de la Diaspora nous livre ici : « avec leur mandant qu’il n'y aura jamais de paix au Mali tant que la MINUSMA et les français resteront dans notre pays. Ils profiteront au maximum de notre souffrance pour se remplir les poches, mener une vie luxueuse dans les meilleurs hôtels et les meilleurs maquis de notre pays sous tutelle, utiliser nos militaires comme des cher-à-canons, en exploitant les filles des zones occupées, obligées à se prostituer pour se nourrir, piller les ressources naturelles de notre terre, faire du chantage à IBK et à son gouvernement pour les forcer à se soumettre inconditionnellement à la volonté des néocolonialistes ».
O’BAMBA