Après les récentes attaques de Gourma Rharous, Sévaré, Baguinéda, le bout du tunnel s’éloigne de pus en plus.
Le 03 Août aux environs de 05 heures du matin le détachement de la Garde Nationale de Gourma-Rarhous dans la région de Tombouctou a été victime d’une attaque terrorisme avec un bilan de 11 gardes tués. La veille, le président IBK rendait visite aux blessés de guerre dans la ville garnison de Kati. Le communiqué énergique du président de la République au lendemain de l’attaque de Gourma-Rarhous qui disait que « nous vaincrons du terrorisme »a semble t-il doper ces personnes à commettre plus d’atrocités.
Le 07 Août, la localité de Sévaré située à 15 Kilomètre de Mopti faisait l’objet d’attaque, suivie de prise d’otages à l’hôtel Byblos. De source gouvernementale le résultat est de 12 morts dont des otages, des soldats et des terroristes. Si Sévaré est située à plus de 620 Km au Nord-est de Bamako, l’hydre va sérieusement se rapprocher de la capitale avec l’attaque du camp militaire de Baguinéda ville située à 30 Km de Bamako.
Le samedi 08 Août, des assaillants non encore identifiés ont fait irruption dans la brigade de gendarmerie de Baguinéda. Si l’on ne déplore aucune perte en vie humaine, des dégâts matériels énormes sont à déplorer cependant.
En quelques jours, les certitudes ont fondu comme du beurre au soleil. Le peuple malien se retrouve à se poser d’interminables questions sur son devenir et son avenir.
Et l’accord dans tout ça ?
Signé le 15 Mai par le gouvernement et parachevé le 20 Juin par la coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), cet accord issu du processus d’Alger cristallisait toutes les attentions et était à …juste titre désigné comme l’unique chemin menant à la paix. Le comité de suivi censé y veiller reste encore en veilleuse du fait des chocs des intérêts divergents des différentes parties. Les mouvements dissidents de la CMA que sont : CPA-CMPRII qui ont signé le 15 Mai avec l’Etat sont aujourd’hui considérés par le MNLA et alliés comme des « traîtres » n’ayant pas leur place au sein dudit comité. C’est bizarrement au moment où ces groupes se disputent la légitimité que surviennent ces attaques. L’on n’est pas sans savoir que l’une des manières prisées par les groupuscules rebelles pour se faire entendre est l’usage des armes, même s’il faut selon le ministre de la communication, Choguel Maïga mettre les attaques sur le dos des groupes terroristes qui les revendiquent. Une chose reste clair, tant que la mise en œuvre de l’accord ne débutera pas avec le cantonnement des différents groupes armés, les auteurs réels ne seront jamais connus avec certitudes. Les 5 suspects de l’attaque du détachement de Gourma-Rarhous, appréhendés par l’armée, ne seraient pas selon la CMA les auteurs mais plutôt des membres de la CMA qui collaborent étroitement avec l’armée. L’armée s’est –elle trompée ? La CMA dit-elle vrai ? Puisqu’il est question de confiance réciproque pour la bonne marche de l’accord, nul doute que ces suspects seront relâchés bien qu’ils étaient en possession à leur arrestation des armes et des munitions d’une grande quantité.
Bamako sous la psychose
Après l’attentat de la terrasse et les attaques contre les maisons et véhicules de la MINUSMA Bamako a fini par étaler au grand jour sa grande insécurité. Ce samedi 07 Août au moment où Sévaré était sous les feux, c’est le supermarché Azar libre service sis à Torokorobougou qui a fait l’objet d’attaques par des bandits à mains armée. Après plusieurs heures d’atermoiements de la police qui a occasionné un attroupement montre autour dudit supermarché les policiers sont parvenus à mettre hors d’état de nuire ces bandits. Persécutée au nord à ses abords et même en son sein, Bamako est loin d’être sécurisée. Cette nouvelle escalade de l’insécurité, rappelle que le chemin menant à la paix reste parsemé d’embûches.
Mohamed DAGNOKO