«La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés de la manière dont elle traite les animaux», disait Gandhi. Mais de nos jours, l’inquiétude est au comble, à cause du comportement de certains individus avec notre faune. Elle n’est pas bien taitée. C’est pourquoi des voix se lèvent à travers le monde pour dénoncer certaines pratiques comme le braconnage, la pêche, la chasse et le massacre abusif d’oiseux migrateurs. Au Mali, lors de la Concertation Nationale sur les projets de textes de la gestion de la faune et ses habitats, le Secrétaire Général du ministère de l’Environnement M. Mamadou Gakou a fait remarquer que « le Mali était un paradis de faune qu’il a perdu ». C’était les 4 et 5 août derniers, dans la salle Wa Kamissoko du CICB.
Les autorités en charge de notre environnement sont visiblement décidées pour que les mauvaises pratiques prennent fin avec la faune. Certains animaux sont en voie de disparition à cause des pratiques révolues qui violent à tous points de vue la réglementation en vigueur.
C’est la raison pour laquelle, à l’issue des Concertations locales et régionales, la Direction Nationale des Eaux et Forêts, en commun accord avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a initié un atelier national autour de la gestion de la faune au Mali.
Ledit atelier a réuni deux jours durant (du 4 au 5 août derniers), plusieurs acteurs de la société civile malienne, agents des Eaux et Forêts et chasseurs en vue de passer au peigne fin l’avant-projet de la loi portant sur la réglementation de la faune et ses habitats.
En effet, la réglementation en vigueur, c’est-à-dire la loi N°95-031 du 20 mars 1995 est révolue au regard des pratiques quotidiennes qui contribuent fort malheureusement à la disparition de certaines espèces animales. C’est dans la droite ligne de combattre les insuffisances et faiblesses que les autorités en charge du Ministère de l’Environnement ont initié ledit atelier avec les acteurs concernés afin que l’on puisse sauver la faune malienne.
Un réel impératif, car la grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés de la manière dont elle traite les animaux », disait Gandhi. Nécessité d’autant plus vitale et qui exigera désormais un toilettage des textes en vigueur pour qu’ils s’harmonisent avec les actes posés par les citoyens à l’égard de la faune. Pour preuve : Nul n’ignore de nos jours que partout dans le monde et surtout au Mali que les animaux sauvages se font rares.
Une vive alerte pour les autorités qui s’évertuent à peaufiner les textes pour que les mesures idoines soient prises. Nous rendrons ainsi service non seulement à la nation malienne en quête de sa richesse faunique d’antan, mais surtout aux générations futures, lesquelles ne vont plus se contenter de connaitre ces espèces à travers les fascicules d’histoire.
Pour ce qui concerne l’habitat de la faune, les autorités pensent qu’il est en danger avec des conséquences incalculables sur la vie de la nation. Ce danger est matérialisé en premier lieu par la coupe abusive des bois, généralement par les femmes à la recherche du bois de chauffage, Ensuite, les paysans en quête d’un nouvel espace pour cultiver. Enfin, la création désordonnée des hameaux de culture dans les forêts.
A travers la tenue de cet atelier national sur la faune, les autorités environnementales, ont voulu saisir le taureau par les cornes pour sauver les animaux sauvages en voie de disparition. La loi 95-039 du 30 mars 1995 qui a montré beaucoup de limites et d’insuffisances doit céder le pas à une nouvelle loi avec plus de rigueur.
Il faut tout de même au Département de l’environnement du temps et une politique de communication plus pointue pour que les Maliens se démarquent des mauvaises habitudes au détriment de la faune.
Mais aussi, les Organisations Non Gouvernementales(ONG) doivent s’impliquer auprès du Département.
Sékou Thera, stagiaire.