Finis les atermoiements et le mauvais coaching du débutant. Appelé en sauveur pour un bateau Mali qui a commencé sa longue et pénible traversée, Cheick Modibo Diarra n’a pas été à la hauteur des attentes. Il est viré par les militaires qui l’avaient hissé au sommet de la République nanti des pleins pouvoirs. Le médiateur de la République Diango Cissoko qui a pris les rênes devra tirer les enseignements de cet échec. Et n’a pas droit à l’erreur.
Mr Diango Cissoko, PM
Depuis le 22 mars 2012 qui a mis un coup d’arrêt à l’alternance démocratique au Mali et ouvert la voie à une transition sans issue, que de tâtonnement ! Que de leurre ! Diango Cissoko qui vient d’être appelé au chevet d’un pays presque à terre aura fort à faire pour colmater les différentes brèches. Son prédécesseur au poste de premier ministre avait été aperçu par ceux-là mêmes qui l’avaient nommé comme la solution à tout. Il fut hélas un flop magistral. Les missions à lui confiées sont demeurées statiques. Les lignes n’ont guère bougé depuis huit mois : c’est l’éternel recommencement.
Après le coup de force opéré par les militaires de Kati le mardi 22 mars ayant conduit à la chute du régime d’Amadou Toumani Touré, la condamnation fut unanime tant au Mali qu’à l’extérieur. Conduisant les militaires de Kati à vite former un Gouvernement. Le choix de Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de son état, auréolé de son passé américain et de son passage à la prestigieuse NASA ne pouvait pas mieux tomber. Son nom à lui seul suffisait pour mobiliser la communauté internationale, pouvait-on entendre. Sur les hauteurs de Kati, on misait sur l’arsenal que pourraient mettre à la disposition du pays les Etats Unis d’Amérique. Mauvais coaching. Rien n’y fit. La déchirure, les tiraillements, les ressentiments, les humeurs, font légion. Les Maliens sont divisés plus que jamais. Cheick Modibo Diarra fut contesté plus que n’a été un premier ministre malien.
Un second gouvernement était plus qu’obligatoire pour limiter la fracture sociale. Bénéficiant du soutien des militaires et des milieux religieux, Cheick Modibo Diarra parvient tout de même à s’accrocher et former au forceps un gouvernement d’union nationale censé ouvrir la voie à la reconquête du nord et à la tenue d’élections libres et transparentes. Mais il abuse de ses « pleins pouvoirs « , s’enferme sur lui-même et devient sourd aux coups de sirène des différentes sensibilités du pays. Il finit par se brouiller avec ses mentors d’hier. La suite on la connait.Loin de nous toute idée de se réjouir des circonstances de son départ, son successeur présenté comme un cacique de la haute sphère administrative n’aura pas droit aux mêmes faveurs. Les mauvais choix politiques, le dur apprentissage de l’exercice gouvernemental, doivent être derrière nous. Le nouveau promu a tout à gagner en se mettant à équidistance des contradictions politiques. Et devra compter avec toutes les sensibilités politiques.Diango Cissoko a une obligation de résultat et doit vaille que vaille confirmer la réputation qui l’a précédé.