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Sévaré : ce qui n’a pas été dit : Un autre groupe Jihadiste à l’affut dans le quartier Barbé… Un mystérieux sniper sur le toit de l’Hôtel…
Publié le lundi 10 aout 2015  |  la sentinelle
Les
© Reuters
Les troupes de la junte militaire qui a procédé à un coup d`État en mars dernier, garde une rue après une reprise des combats à Bamako




Une bonne et une mauvaise nouvelle. D’abord la bonne : les FAMAs sont désormais déterminées à se battre jusqu’à la fin. Plus de repli tactique ! Et l’ennemi l’a appris à ses dépens, vendredi dernier à Sévaré. Maintenant la mauvaise : un déficit de coordination a malheureusement alourdi le macabre bilan, soit plus de 15 morts au lieu de la douzaine annoncée par Bamako.
Il s’agissait, manifestement d’une tentative de prise d’otages qui a échoué. Il ne peut en être autrement dans la mesure où l’on imagine mal des assaillants prendre le contrôle et s’installer confortablement dans une ville-garnison, par surcroît quartier-Général du commandement opérationnel de la MINUSMA et de toutes les forces en présence. L’objectif avait pour but de saper le moral des troupes en réussissant pareil exploit.

Une chose est cependant claire : l’opération était bien préparée et on peut dire, sans risque de se tromper, que c’est la réaction très énergique des FAMA qui l’a fait foirer. L’assaillant ne s’attendait pas à cette riposte.

«Les militaires maliens ont montré de la détermination et de l’engagement lors des combats»,nous renseignent des témoins de la scène. «L’idée du repli n’a jamais, un seul moment effloré leurs esprits. Ils voulaient se battre. Et ils se battaient».

Les mêmes sources révèlent qu’un sniper installé sur le toit de l’Hôtel Byblos envahi par les assaillants au nombre d’une dizaine, est parvenu à tuer un militaire malien avant d’être abattu à son tour. Un sniper, faut-il le rappeler, un est tireur d’élite d’exception. Que ce dernier soit parvenu à s’installer confortablement sur le toit de l’Hôtel atteste bien que l’opération a été planifiée.

Mieux, pendant que les affrontements étaient en cours, un deuxième groupe jihadistes a été formellement identifié dans le quartier voisin appelé Barbé. Selon toute évidence, ceux-ci attendaient soit un signal ou une opportunité pour entrer en action. Ou peut-être, avaient-ils une autre cible ? En tout état de cause, la réaction des FAMA les a certainement dissuadés. Il nous revient qu’ils ont été pris en chasse par l’Armée malienne. L’histoire nous dira la suite.

En attendant, sur le théâtre des opérations, les FAMA faisaient face à l’assaut. Et aucune autre force (ni Barkhane, ni MINUSMA) n’est intervenue. En clair, l’Armée malienne était face à son destin.

Après plusieurs heures d’accalmie entrecoupées de soubresauts, l’assaut final sera donné tard dans la nuit du vendredi au samedi. Ce fut le dénouement. Le bilan est encore incertain. On retiendra, en tout état de cause, que quatre corps appartenant à des militaires maliens (deux de l’Armée de terre et autant de l’Armée de l’Air) ont été enterrés le samedi dernier aux environs de 16 heures.

Le nombre de victimes dépasseraient, en tout cas, le chiffre officiel annoncé, soit 12 morts. Les témoins l’évaluent à un peu plus d’une quinzaine.

C’est la confusion qui a régné aux premières heures de l’attaque qui a alourdi le décompte funeste. Certainement emportés par leur détermination et engagement (une subite montée d’adrénaline), les FAMA ont quelque peu trébuché avant de se ressaisir. Le bruit des pétarades réduisant la communication, la coordination des opérations s’en est trouvée affectée. Toute chose ayant profité à l’ennemi et causé des préjudices collatéraux. C’était certainement le prix à payer, car après tout, c’est bien cette violente réaction qui a dissuadé le deuxième groupe à intervenir.



B.S. Diarra
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