C’est IBK le problème : Mode de gouvernance zéro pointé. En guise de rappel IBK a prêté serment le 04 septembre 2013 au CICB. Etaient présents à la cérémonie des invités de marque, mais il y avait aussi Moussa Traoré. Pour la petite histoire et pour la circonstance, IBK a qualifié Moussa Traoré de républicain. Jusqu’ici nous ignorons les mobiles d’un tel qualificatif attribué à quelqu’un qui a taché sa main du sang de nos femmes et de nos enfants : plus de deux vingt morts, de centaines de disparus ou de mutilés. Il n’était pas déjà judicieux de classer IBK à cause de ce premier faux pas.
Mais le 04 septembre 2015, il aura bouclé ses deux ans aux affaires. Pendant ce temps il a eu recours à trois premiers ministres. Ces changements de gouvernements ont déjà alerté les plus avertis quant à la capacité réelle d’IBK d’apporter au peuple malien, le changement pour lequel il s’est toujours battu. Les jours et les mois s’écoulent sans que les Maliens disent : «avec IBK, l’espoir est permis».
Le premier gouvernement dirigé par Oumar Tamtam Ly avait suscité l’espoir d’un mieux-être chez des Maliens. Ce premier Premier ministre a rendu sa démission à IBK sans que l’on sache pourquoi. La troisième déception des Maliens fut la formation du deuxième gouvernement dirigé par Moussa Mara, mais avec des hommes et des femmes qui ont fidèlement servi ATT.
La quatrième déception de notre peuple a été l’arrestation de celui qui donné sa vie pour dégager ATT du pouvoir. Cet homme était à Kati et sans lui IBK ne pouvait s’imaginer à Koulouba quand on sait combien il s’est battu pour lui.
Avec Soumeylou Boubèye Maiga à la Défense, IBK a osé dire à la face des Maliens que Kati ne fera plus peur à Koulouba à plus forte raison à Bamako sans se dire que notre armée est unie.
A présent, SANOGO croupit dans les geôles d’IBK, comme si de rien n’était ! Dès son voyage de Kidal, les Maliens ont compris que les jours de Mara étaient comptés à la primature. Mara remercié bonjour Modibo Kéita. Quel bilan faut-il tirer de ces deux ans de gestion de nos affaires par IBK ?
Nul doute aujourd’hui que le président IBK a échoué sur tous les fronts. Il avait inscrit sa première année de gestion sous le signe de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Le constat aujourd’hui est que dans toute l’histoire des détournements au Mali, c’est la première fois que la faramineuse somme de 153 milliards de nos francs s’évade des caisses de l’Etat. Aussi les investigations du Vérificateur Général ne sont pas portés à la connaissance du public, mieux elles dorment tranquillement dans les tiroirs de la présidence.
Des ministres ont été incriminés sous Moussa Mara. Le sort qu’IBK leur a réservé reste dans le secret de Dieu. La question de l’achat de l’avion présidentiel a fait couler beaucoup d’encre et de salives sans que notre peuple en soit réellement édifié. Les gestions de Oumar Tatam Ly et de Moussa Mara ont réservé à notre peuple une surprise désagréable quand on sait qu’IBK connait le Mali mieux que quiconque.
Et pour cause :
- Ibrahim Boubacar Kéita a été d’abord nommé diplomate en Côte d’Ivoire (1994), sa lettre d’accréditation a été rejetée par Houphouët Boigny. Revenu au Mali, Alpha le bombarde premier ministre. Pendant six (06) longues années, il a géré les affaires par la violence policière.
- En 2002, le voilà au perchoir de l’Assemblée Nationale, puis simple député lors du second mandat d’ATT.
Depuis son arrivée à la magistrature suprême, notre peuple s’enfonce chaque jour davantage dans la misère et l’humiliation. Sa gestion calamiteuse des affaires a surpris bien de Maliens qui l’ont plébiscité. Tout va de plus en plus mal et ce n’est pas le panier de la ménagère qui nous démentira. Tous les prix ont frauduleusement grimpé sans qu’IBK ne lève le petit doigt. Mais il ne peut en être autrement quand on sait qu’IBK n’a qu’un seul gros souci garder son fauteuil, le reste les Maliens n’ont qu’à se débrouiller.
A propos des logements sociaux, point n’est besoin de noter qu’IBK a échoué sur toute la ligne. Il a fixé les prix globaux, les mensualités, les cautions et apports personnels de façon incroyable. Que dire des litiges entre la liste de la commission d’attribution et celle de Dramane Dembélé ?
Les démolitions de Souleymanebougou
Depuis les bruits autour des démolitions de Souleymanebougou toutes les spéculations ont lieu à propos du remaniement ministériel : tantôt c’est Modibo Kéita qui est déclaré partant ou restant, Bocary Tréta et Mohamed Aly Bathily partants, de même que Kénékouo Barthélémy Togo.
En tout cas par rapport à la démolition des habitats illégaux, IBK n’a plus de marge de manœuvre s’il nous comprend bien : cette opération de démolition doit se poursuivre car force reste à la loi. A ce niveau Soumaila Cissé est mal placé pour demander l’arrêt des dites démolitions car il faut rappeler que rien qu’à l’ACI 2000, il s’est octroyé 52 lots (selon nos sources). A cause de ces turpitudes malsaines qui se produisent sous les yeux d’IBK et cela depuis son premier gouvernement, il faut dire que sa gouvernance est zéro pointé.
On peut même dire sans risque de se tromper que c’est le président lui-même qui est le problème. Et pour cause :
- On ne peut raisonnablement demander à des gens chassés du pouvoir de se remettre au service d’un peuple qu’ils ont trahi.
- Vouloir changer le Mali avec des cadres qui ont montré toutes leurs limites objectives, c’est tout simplement un manque de clairvoyance politique. Les gens qui rôdent autour de lui ne cherchent que des intérêts sordides privés. Il n’y a rien de potable à tirer de ceux-ci.
Aujourd’hui le régime RPM n’a aucune lisibilité fiable des affaires de l’Etat. Il lui faut sans délai revenir à l’idée de concertations nationales sans lesquelles, il continuera à s’enfoncer dans l’impasse. Pratiquement il s’est entouré d’hommes et de femmes incapables de gérer les affaires à l’avantage de notre peuple.
Aujourd’hui IBK a besoin d’une analyse à froid de la situation nationale en vue de repartir sur de nouvelles bases, pour un changement du tout au tout. Avec les ministres en fonction, il ne peut être question de ce changement. Cela est d’autant certain que tous sont bien connus dans notre pays. S’il y a reconduire des ministres pas plus que deux : d’abord Mohamed Aly Bathily pour poursuivre les démolitions courageuses qu’il a entreprises à Souleymanebougou ; ensuite Mamadou Igor Diarra pour continuer à appliquer les nouveaux systèmes de l’OHADA.
Tout compte fait, le Mali souffre du manque de clairvoyance politique et est malade de ses politiciens véreux. IBK doit convoquer sans délai les concertations nationales pour se débarrasser des vautours qui l’empêchent de servir utilement notre pays. Il est temps sinon très urgent d’opter pour le vrai changement avec des hommes et des femmes propres et crédibles. Pour ce faire, il urge que les Maliens se retrouvent pour se parler. Cela est d’autant indispensable qu’à force de vouloir refuser la parole au peuple, il finit par cela donner.
Pour un Mali nouveau il faut :
- un régime fort et éclairé ;
- des cadres nationalistes prêts à servir le peuple au lieu de s’en servir
- des patriotes dans les secteurs clés de développement national pour une gestion patriotique et responsable du patrimoine national.
Il est impérieux que les Maliens se parlent sérieusement pour un nouveau départ. Ce serait à l’honneur du président Ibrahim Boubacar Kéita.
Fodé KEITA