Après la nomination par le président de la République, le 3 août dernier, du président de la Commission vérité, justice et réconciliation en la personne de l'ancien ministre Ousmane Oumarou Sidibé, le gouvernement se prépare à nommer les 15 commissaires suivant des critères à respecter avec la plus grande rigueur, tant cet organe est un acteur de poids du processus de réconciliation.
Paix et sécurité au MaliSi tout va bien, avant la fin de ce mois, on connaître les 14 autres commissaires qui composeront la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) », nous confiait hier une source crédible proche du ministère de la Réconciliation nationale. Comme pour dire que le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale est véritablement en marche. Et la CVJR, qui entre dans ce cadre, sera au complet dans les prochaines semaines.
En effet, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, vient d’adresser une correspondance à différents acteurs du processus de paix, notamment aux mouvements armés de la Plateforme et de la Coordination pour leur exposer les critères que doivent remplir les potentiels candidats à être nommés commissaires CVJR. Le ministre invite, à travers ce document, les mouvements armés à lui faire parvenir les CV de 5 personnalités issues de leurs rangs. Mais, ces personnalités doivent d’abord être de nationalité malienne sans aucune ambigüité. Elles doivent jouir de tous leurs droits civiques et ne pas être reconnues impliquées dans des cas de violations des droits humains. Elles doivent également être reconnues pour leur » probité morale et leur attachement aux valeurs de tolérance, de paix, de justice, de réconciliation » et de patriotisme.
Ces futurs commissaires CVJR doivent avoir un bon niveau et des connaissances dans la médiation et la justice transitionnelle ou dans la gestion de crise en général. Ils doivent, précisent les sources du ministère de la Réconciliation, avoir l’expertise et la capacité d’analyse des situations de violations des droits humains, âgés de 35 ans au minimum et jouir d’une très bonne réputation et d’une crédibilité auprès des populations locales.
En outre, il est exigé que ces futurs commissaires aient une très bonne connaissance des régions du nord, des pratiques et valeurs culturelles du septentrion en particulier et du Mali tout entier. Une connaissance avérée dans la gestion des affaires communales ou publiques seraient aussi un atout pour ceux qui vont bientôt travailler aux côtés du ministre Ousmane Oumarou Sidibé pour recoudre en profondeur le tissu social malien éprouvé par des années de crise sécuritaire.
Enfin, le département de la Réconciliation nationale souhaite vivement que les membres de la CVJR aient une bonne capacité de travailler en équipe, en collaboration avec des partenaires étrangers et soient de bons communicateurs.
Bruno D. SEGBEDJI