LIBREVILLE - Le musicien malien Vieux Farka Touré, fils du légendaire Ali Farka Touré, a critiqué vendredi au Gabon la création d`une république islamiste au nord de son pays d`où il est originaire mais s`est montré aussi sévère contre l`immobilisme politique de Bamako.
Mentionnant son village de Niafunké, qui est d`ailleurs le nom d`un des albums de son père, Vieux Farka Touré a déclaré à l`AFP: "Il est pris. Aujourd`hui, on ne peut pas y aller. C`est l`horreur".
Le chanteur, actuellement en tournée, doit donner samedi un concert à
l`Institut français de Libreville (Gabon).
"On m`a appelé hier de Niafunké. Ils (les islamistes) ont passé toute la journée au marché à couper les pantalons des gens pour qu`ils soient courts. J`ai de la famille. Tous les jours, j`appelle. Elle a peur (...) Quand tu quittes là-bas, ils pillent ta maison", a-t-il ajouté.
"Ils disent qu`ils veulent une République Ansar Dine", un des mouvements islamistes armés du nord du Mali,", mais "ce n`est pas une poignée de personnes qui va former une République. Il n`y a pas seulement les touaregs qui vont former une République (...) Il y a tellement d`ethnies..."
"Les islamistes disent +On est tous ensemble. Tout ce qu`on fait c`est pour vous+. C`est ça leur discours. Et ailleurs, ils vont prendre des fouets. Je ne suis pas d`accord", s`est-il écrié.
Le chanteur a aussi critiqué ce qui se passe dans la capitale.
"Pendant ce temps les gens sont couchés à Bamako à dire +On va faire ceci cela+. La politique au Mali, c`est vraiment pitoyable. Ca ne m`intéresse pas, tout ce ce qui m`intéresse ce sont les Maliens".
"Je suis seulement avec les gens qui cherchent à rétablir la continuité territoriale du pays et avec les gens qui pensent au développement et au bien-être du pays. Pas les gens qui pensent ni à leurs proches ni à être ministre ou président", a-t-il conclu.