L’envoi du général Sada Samaké à Mopti soulève beaucoup d’interrogations. S’il est vrai que la gestion de la prise d’otages est une question de sécurité intérieure, il n’en demeure pas moins que Tiéman Hubert Coulibaly ne bénéficie «que» de l’estime du fiston national.
Le temps est le meilleur maître. En janvier 2015, quand Tiéman H. Coulibaly remplaçait Bah Daou à la tête de la Défense, beaucoup d’interrogations fusaient. L’indignation était aussi perceptible chez nombre de Maliens.
Sept mois après, on se rend compte que les questions de notre défense sont gérées comme dans un grin. Du moins, comme le veut le fiston national de président de la Commission défense de l’Assemblée nationale, qui ne bouge jamais de son bureau, mais ne cesse d’interpeller le ministre de la Défense, quand il y a des attaques. De façon récurrente, tous les deux se disent rassurés l’un par l’autre.
Mais de leur causerie en cercle restreint, ne sort aucune véritable proposition, sinon la même rengaine : «Les explications et éclaircissements du ministre de la Défense nous ont rassurés. On n’était pas au courant de certaines choses qu’il vient de nous dire». Voilà donc, comme dans un grin, comment une question aussi sensible que la défense nationale est gérée.
Tiéman H. Coulibaly est là où sa présence n’est pas requise et absent là où il doit être. Au lendemain de l’attaque de Rhaouss, ne pouvait-il pas se rendre à Tombouctou ? Non, il est en vacances. Mais, samedi 8 août 2015, il était à Koulikoro pour la sortie de la 36ème promotion de l’EMIA.
Pour le décor certainement, puisqu’il n’y a pas prononcé un discours.
On comprend mieux maintenant l’indignation de certains Maliens. «Sa présence dans le nouveau gouvernement est dénoncée par le Malien moyen au regard de son incompétence avérée partout où il est passé. Pis, que fait une personnalité civile sans référence au département de la Défense en cette période de crise sécuritaire», s’indignait une source interne au département de la Défense.
D’abord, comme ministre des Affaires étrangères où il ne faisait que singer son homologue français, il s’est avéré piètre diplomate qui n’a rien pu négocier pour le Mali. Mais, en si peu de temps, Tiéman a voyagé plus que tous les ministres qui y ont passé des années.
Au niveau des Affaires foncières et des Domaines de l’Etat, personne ne sait ce qu’il a pu réaliser, excepté des rencontres budgétivores permettant aux membres de son Cabinet de se remplir les poches. Oublions le nombre de marchés passés lors des Assises sur le foncier par des proches de Tiéman Hubert Coulibaly.
Lequel n’était nullement incommodé par le travail qui a été abattu par ses prédécesseurs à ce poste. Son objectif, c’était d’être ministre.
À la Défense, on n’attendait pas grand-chose de lui. Sinon, produire des pâles copies des initiatives de Jean Yves Le Drian, ministre français de la Défense, comme il le faisait pendant la transition avec Laurent Fabius. Il s’est pourtant brillé par l’incongruité. En effet, le même Tiéman H. Coulibaly gardait les munitions retrouvées à Ménaka dans son bureau, à l’insu de tout le monde. Au motif que ce sont des munitions de l’armée française retrouvées avec les combattants de la Cma. Il a fallu la colère de la hiérarchie pour qu’il s’en débarrasse !
Kassim TRAORE