Sada Samaké à Mopti pour gérer la prise d’otages de Sévaré

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Publié le mercredi 12 aout 2015 | Le Reporter

© aBamako.com par mouhamar
Festivités marquant le 53è anniversaire de l’armée malienne
Bamako, le 20 janvier 2014 à la place de l`indépendance. Sous la Présidence de SEM Ibrahim Boubacar KEITA, President de la République du Mali, les compagnies militaires de l`armée malienne, les forces de l`opération Serval et de la MINUSMA ont défilé à l`occasion du 53è anniversaire de l’armée malienne.

Le ministre de la Sécurité intérieure, un homme de confiance du président de la République, était à Mopti pour suivre de près et gérer de façon honorable la prise d’otages. C’était sous une imposante escorte.

Dès son arrivée à Mopti, le vendredi 7 août 2015 aux environs de 19 heures, le ministre de l’Intérieur, le général Sada Samaké, s’est rendu directement au camp de l’armée de terre, avant de rallier son hôtel. C’est vers 5h du matin qu’il est allé sur les lieux pour assister à la fin de la prise d’otages.

Le long du trajet, dans le minibus de la Minusma, se trouvait un homme calciné tout comme le véhicule, un autre corps était sous le véhicule. À l’intérieur du bâtiment, il y avait des corps de travailleurs de la Minusma et d’un soldat malien et de certains des assaillants. Aux dires du général Sada Samaké, il y avait en tout 13 corps, 5 (Minusma), 4 soldats maliens et 4 assaillants. Avant l’intervention de la Force spéciale de la gendarmerie, un assaillant a pu s’enfuir.

Après la visite, le ministre a rencontré les autorités traditionnelles, coutumières, l’administration, les organisations de la société civile pour leur faire le point. Le général Samaké, selon ses propres termes, dit avoir été envoyé par le président de la République afin de suivre de près et gérer de façon honorable la prise d’otages. De fait, les assaillants étaient lourdement armés et avaient pris en otage des contractuels de la Minusma, notamment des pilotes et techniciens d’avion.

«Ce groupe a commencé par s’attaquer à un véhicule au bord duquel se trouvaient certains responsables de la Minusma. Ce véhicule a été littéralement incendié ; un corps a été calciné. Quand je me rendais sur les lieux, j’ai vu ce corps. Ce groupe d’assaillants a pris en otage à peu près 6 à 7 personnes. Elles sont de nationalités ukrainienne, sud-africaine et russe. Immédiatement, le commandant de zone a pris des dispositions pour empêcher aux assaillants de sortir et faciliter la libération des otages. C’est dans cette manœuvre que l’accès du quartier a été bouclé.

C’est là que les Forces spéciales maliennes, qui ont fait éruption dans le bâtiment, ont été accueillies par un jihadiste surexcité, qui a bondi, arme en main, en disant «Allah Akbar» et en tirant des rafales en direction de nos hommes. Ces rafales ont fauché deux de nos soldats et blessant deux autres. Les hommes ont pu le neutraliser avant qu’il n’actionne sa ceinture explosive. Il a été tué sur le coup et les deux corps de soldats ont été extraits avec les blessés», a-t-il narré.

Et de poursuivre : «Face à la situation, nos hommes ont fait un repli avant l’arrivée de l’Unité spéciale de la gendarmerie qui a commencé les opérations, avec l’Unité cynophile. Les opérations ont duré jusqu’à 4 heures du Mali. Grâce à cette intervention de l’Unité d’élite, 4 otages ont pu être libérés dont un Ukrainien, Un Russe et deux Sud-africains…».
Après des fouilles systématiques par l’Unité cynophile et des éléments du Génie militaire pour voir s’il n’y avait pas d’explosifs, c’est en ce moment, vers 4 heures 30, que le général Sada Samaké s’est rendu sur le terrain. Aux populations de Mopti, il a demandé leur collaboration. «Cette prise d’otages est l’œuvre des ennemis de la paix au Mali», a-t-il lancé. Avant de demander l’union sacrée autour de nos forces armées afin de venir à bout de ces ennemis.

Notons que Sada Samaké a rendu des visites aux notabilités avant de participer aux obsèques des 4 soldats maliens. Il avait à ses côtés le ministre du Développement rural Bocary Tréta, venu pour une cérémonie de remise de motopompes aux paysans de la région de Mopti et de Tombouctou. Les 4 corps, vêtus du drapeau national, ont été inhumés, alors que Sévaré retrouvait peu à peu sa tranquillité : les activités avaient repris, y compris la célébration des mariages.
Kassim TRAORE