Attaquée aux environs de 1h 30 du matin, la brigade de gendarmerie de Baguinéda a passé plus d’une heure trente minutes sous les balles d’individus malveillants. Si on ne déplore aucune perte en vie humaine, le véhicule du Commandant de la Brigade a été calciné et son bureau criblé de balles. Des témoignages d’habitants proches du Camp attaqué font état d’une grande indignation de la population.
Yaya Cissé, réveillé aux environs de 1 h 55 par des coups de feu nourris des assaillants qui s’abattaient sur le camp de la brigade de gendarmerie. «Je suis sorti de chez moi pour aller voir de près. C’est ainsi que j’ai pu voir des tirs d’une roquette. D’après mes informations, cette roquette a détruit une maison entre les collines. Les tirs ont continué jusqu’à 2 heures du matin. Par la grâce d’Allah, il n’y a eu aucune perte en vie humaine, côté militaire, mais la déception vient du fait que les assaillants ont pu s’enfuir avant l’arrivée des renforts. Baguinéda est la porte d’entrée en venant de Ségou à Bamako. Et si des individus peuvent perpétrer des attaques contre une base de l’armée et se volatiliser dans la nature sans qu’on sente une mobilisation importante des forces de sécurité à leur recherche, cela est vraiment inquiétant», a déploré M. Cissé. Et à Yaya Cissé de lancer un message de vigilance aux autorités et à la population : «Les autorités militaires doivent élaborer des stratégies de défense plus rigoureuses. Qu’elles fassent attention à tous les usagers des voies publiques et que la population veille à informer les forces de sécurité chaque fois qu’une personne étrangère s’installe quelque part de façon suspecte».
Hamidou Diallo, très remonté contre le gouvernement face à la montée inqualifiable de la criminalité, il le traite de menteur et de voleur de deniers publics empêchant ainsi l’armée d’être bien équipée pour pouvoir se défendre efficacement. «Qu’on se dise la vérité, Bamako n’est pas sécurisée ainsi que les régions du Nord du Mali. Malgré tout, le gouvernement continue de prendre la nation comme une vache laitière en oubliant qu’un Etat ne peut résister sans une armée forte. Aucun accord, aucune signature ne peut ramener la paix sans notre armée», a-t-il martelé.
Selon Halilou Diallo, «nos forces armées doivent arrêter de se faire surprendre, comme cela a été le cas à Gourma Rhaouss, à Sévaré, à Baguinéda et dans bien d’autres localités. Que nos militaires aillent avec leurs armes même dans les toilettes, qu’ils arrêtent de prendre du thé loin de leurs armes. Il n’y a rien de plus grave qu’un soldat soit surpris en un moment de crise par l’ennemi».
Gabriel TIENOU/Stagiaire