Quatre ans après sa mise en œuvre, le projet maïs niébé, a impacté de façon positive sur la vie socio-économique des organisations paysannes dans la région de Sikasso en générale et particulièrement dans le cercle de Bougouni où le projet couvre environ dix villages avec 1.162 producteurs réunis dans les coopératives. Les producteurs n’ont pas manqué, lors de la visite de terrain effectuée le jeudi 6 août 2015 par la délégation de l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA), d’évoquer le changement auquel le projet a apporté depuis son arrivée dans leurs localités.
La culture du système maïs et niébé a été une réussite pour les producteurs des villages de Flaboula et de Ouré du fait qu’il a apporté plusieurs rendements aux coopérants. Ce sont eux-mêmes qui l’ont affirmé lors de la visite de terrain effectuée le jeudi 6 aout 2015 par la délégation de l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) composée des responsables de l’organisation et des experts de la direction régionale de l’agriculture qui s’occupent de l’exécution dudit projet.
Aux dires des producteurs, le projet leur a permis de se réunir d’abord au tour d’un objectif commun : vaincre la famine. Du coup, le projet les a permis d’être autosuffisant sur le plan alimentaire. « Avec l’arrivée du projet, nous ne souffrons plus de famine et nous parvenons à subvenir à nos besoins et ceux de nos familles, tels que les frais médicaux, les fournitures scolaires des enfants et autres dépenses auxquels nous étions confrontés avant », explique un bénéficiaire du projet. Ainsi, la coopérative Kotognogontala du village de Flaboula qui regroupe plus de 100 producteurs dont 34 femmes s’est dit satisfaite avec le projet. Car, ça leur a permis d’obtenir de quoi nourrir leurs familles soit une récolte de 400 à 500 kg ou plus par producteur. En plus de cela, ils ont pu faire des bénéfices en vendant des bottes de niébé. Selon Aissata Mariko, femme au foyer et membre de la coopérative, certains bénéficiaires peuvent avoir un gain de 60.000 à 100.000 FCFA avec la vente des bottes de niébé après la récolte. A l’en croire, même si le projet prend fin aujourd’hui, ils ont la possibilité de se prendre en charge. Quand à Idrissa Diakité qui partage trois parcelles avec sa femme et son fils, il affirme que le niébé fourragé lui a vraiment servi et que par an, il peut avoir un gain de 300.000 FCFA avec la vente de plus de 4.000 bottes de niébé. « Quand j’ai commencé à cultiver le maïs et le niébé pour la première fois, j’étais endetté mais à la fin de la récolte, je suis parvenu à rembourser ma dette. Maintenant, je peux subvenir aux besoins de ma famille avec ce que je trouve comme gain », a-t-il souligné. D’une manière générale, le projet a apporté un changement radical aux conditions de vie des ménages dans le cercle de Bougouni. Comme l’atteste encore la coopérative «Denabalo» du village de Ouré qui regroupe plus de 200 membres dont 49 femmes et 32 nouveaux adhérant. Pour Abou Doumbia, membre de la coopérative, ils ont eu beaucoup de satisfaction avec l’arrivée du projet, mais aussi un changement considérable dans leurs pratiques agricoles. Il dira que la première satisfaction est d’abord l’autosuffisance alimentaire et ensuite les recettes générées dues à la vente des bottes ainsi que l’aspect fertile du sol est mise en évidence. Même son de cloche chez Sidy Sangaré qui a déclaré que le projet a engendré un changement notoire dans les ménages du fait qu’ils arrivent maintenant à prendre en charge leurs dépenses quotidiennes comme le payement des impôts, l’achat des bœufs de labour, les équipements agricoles, etc.
Ousmane Baba Dramé