L’insécurité est grandissante dans le pays. La peur s’installe chez les populations. Pas seulement. Les autorités aussi ont peur. Certains élus l’affirment: depuis plus d’une année, ils n’ont pas mis les pieds dans leurs circonscriptions électorales.
« Face à l’insécurité grandissante sur tout le territoire national, quelles sont les mesures concrètes que vous avez prises en terme d’équipement et de dotation en carburant des unités de patrouille pour la police, la gendarmerie, la protection civile et la garde nationale ?», telle a été la principale question posée par l’honorable Oumar Mariko au ministre, Gal Sada Samaké, lors des quatre face-à-face qui les ont opposés.
Mais alors que l’élu de Kolondiéba et le ministre de l’Intérieur et de la Sécurités était aux prises, en direct sur les antennes de la télévision nationale, ses « amis » de la majorité présidentielle semblaient être indifférents.
Pire, ils applaudissaient le ministre général qui était incapable de préconiser une solution pour en finir avec l’insécurité. Mais au même moment, l’honorable Oumar Mariko était presque hué par ses mêmes collègues qui, visiblement, ne le prenaient pas au sérieux.
Mais aujourd’hui la donne a-t-elle changé ? Tout porte à croire que oui, quand on sait que certains élus reconnaissent que leur dernière visite à leurs électeurs remonte à l’année dernière pour cause d’insécurité.
C’est le cas des honorables Diallo Aïssatou Touré, élue à Youwarou et Dédeou Traoré élu à Niafounké, qui l’ont affirmé au micro de notre confère de la Radio allemande.
Selon Mme Diallo Aïssatou Touré, en se rendant dans sa circonscription il faut s’attendre à tout. Du coup, ce sont les électeurs eux-mêmes qui l’ont dissuadée de s’y rendre. « Tout le monde se sent impuissant. A n’importe quel moment, on peut s’attendre à tout. On ne peut être garanti de rien, mais il faut un minimum, si on ne fait pas ça, il est difficile de faire une tournée », indique l’honorable Touré.
Mamadou TOGOLA