Les traits tirés et le visage amaigri, le président de la République paraît soucieux. Assis, seul, dans son jardin, la main sous le menton, il semble être absorbé par ses pensées. Surtout, après la sanglante prise d’otages de Sévaré, qui s’est soldée par 14 morts ; mais aussi, l’attaque de la brigade de gendarmerie de Baguinéda, localité située à un jet de pierre de notre capitale.
Après la signature de l’accord de paix, le Mali semble renouer avec la violence, à laquelle personne n’échappe. Ni les civils, ni les militaires, encore moins les étrangers vivant dans notre pays. Partout règne la terreur.
C’est pour mieux cerner ce terrorisme sans nom, ni visage, que nous avons décidé d’approcher le chef suprême des armées. Interview. Sans detour.
Mr le président, comment expliquez-vous ces attaques, qui se multiplient sur toute l’étendue du territoire national, ou presque ?
Je l’ai toujours dit : Iyad Ag Ghali est le principal obstacle à la paix au Mali. Et ces différentes attaques sont ses œuvres. C’est pour se rappeler à notre bon souvenir, qu’il multiplie ces attaques, à travers ses hommes de main. Et son objectif est connu : reconnu, par la communauté internationale comme un terroriste et recherché comme tel, le chef du groupe terroriste touareg, Ansardine, est désespéré. Seul, désormais, il entend à travers ces attaques pousser les autorités maliennes à négocier avec lui. En clair, il aspire à l’immunité comme par le passé et après toutes les cruautés qu’il a fait subir aux populations du nord.
Qu’entendez-vous faire pour mettre fin à ces attaques, qui se poursuivent sans discontinuer ?
Nous allons mettre tous les moyens à la disposition de nos forces armées et de sécurité. Afin que ces terroristes soient boutés hors de notre territoire. Pour ce faire, nous sollicitons l’aide de la communauté internationale, d’une part. Et, d’autre, celle de la France pour mettre le « Pitbull de Kidal », hors d’état de nuire.
Comme je l’avais dit, récemment, tant que le « Pitbull de Kidal » respire, il n’y aura pas de paix au Mali.
Pourquoi ne pas solliciter l’aide des groupes armés pour le neutraliser ?
Toutes les solutions sont, désormais, sur la table pour que nos populations retrouvent la paix et la quiétude, auxquelles elles aspirent de tous leurs vœux.
Mr le président, n’y a-t-il pas de faille dans la chaîne de commandement de nos forces armées et de sécurité ?
Pas du tout ! C’est le chef suprême des armées qui vous le dit. Nous avons à faire à un ennemi invisible, dont le but est de répandre la terreur pour exprimer son dépit. Que les Maliens se rassurent : tout sera mis en œuvre pour mettre ces terroristes hors d’état de nuire.
Propos recueillis par Le Mollah Omar