Bamako - Un policier et un civil ont été blessés
mercredi soir à Bamako, la capitale malienne, par des hommes armés non
identifiés qui ont tiré sur un poste de police, selon une source militaire et le ministre de la Sécurité, qui assure qu’il s’agit d’"un acte isolé".
L’attaque a visé le poste de police de la gare routière de Sogoniko, quartier dans le sud-est de Bamako, lieu habituellement très fréquenté où convergent de nombreux véhicules, passagers et commerçants.
"Deux individus enturbannés ont tiré sur le poste de police de la gare routière" de Sogoniko "vers 20H30 (locales et GMT) avant de fuir à moto", laissant derrière eux "un civil et un policier blessés", a affirmé à l’AFP la source militaire (bien militaire), sans plus de détails.
Joint par téléphone par l’AFP peu avant minuit (heure locale et GMT), le ministre de la Sécurité intérieure Sada Samaké a confirmé l’attaque à l’AFP, en expliquant: "Des gens sont descendus d’un taxi. Ils se sont attaqués à un poste de police. Il y a eu deux blessés", qui sont "un policier et un civil".
"Je viens de rendre visite aux blessés dans deux hôpitaux de la capitale", a-t-il indiqué. "C’est un acte isolé. Nous avons ouvert une enquête. Pour l’heure, il pourrait s’agir d’un règlement de comptes", a-t-il conclu.
L’attaque avait été rapportée peu auparavant à l’AFP par un témoin et un policier, qui n’avaient alors évoqué qu’un policier blessé.
"Nous avons entendu des coups de feu au niveau de la porte principale de l’autogare (gare routière) de Sogoniko. Nous sommes partis voir ce qui s’est passé, nous avons trouvé un policier blessé", a expliqué le témoin sous
couvert d’anonymat.
"La personne qui a tiré plusieurs coups de feu est arrivée dans un
véhicule", c’était un homme, "il était enturbanné. Les gens ont trouvé son comportement suspect. Il a ouvert immédiatement le feu et touché le policier.
Un autre (homme) l’attendait à moto. Ils sont partis ensemble sur la moto", a-t-il ajouté.
"Notre collègue est grièvement blessé à la tête", il a été conduit à l’hôpital, a indiqué le policier.
De même source, la zone de la gare routière était bouclée dans la nuit de mercredi à jeudi. "La gare routière s’est vidée de ses occupants. Des recherches sont en cours pour retrouver les auteurs" de l’attaque.
En dépit des assurances du ministre de la Sécurité, la source militaire interrogée par l’AFP n’excluait pas une attaque à caractère "terroriste", a-t-elle dit à l’AFP, en se fondant sur "le mode opératoire des individus" ayant agi à la gare de Sogoniko.
Avant cette attaque, plusieurs opérations revendiquées par des jihadistes ont visé depuis le 1er août les forces maliennes dans le centre et le nord du pays, ainsi qu’un hôtel fréquenté par des étrangers à Sévaré (centre, plus de
620 km de Bamako).
L’assaut contre cet hôtel, Le Byblos, a fait 13 tués, dont quatre
militaires et quatre employés contractuels de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), d’après les bilans du gouvernement et de la Minusma. Il a été revendiqué par Souleyman Mohamed Kennen, un cadre jihadiste proche du prédicateur musulman radical malien Amadou Koufa et qui fut combattant en 2012 dans le nord du Mali pour l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.
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