Les négociations ‘’étaient’’ une Tpi (tribunal pénale international) qui ne dit pas son nom, la communauté internationale, un Procureur de la médiation, un juge qui instruit à charge contre le Mali. La partie civile (la victime plaignante) ? Les ‘’populations du nord’’. Le Mali a été condamné à 20 ans de travaux forcés et à devenir une entité sans contenu par la suite.
Un gendarme, mieux, un juge d’application des peines est désigné pour suivre le Mali purgé sa peine : le Csa ou comité de suivi de l’application de l’accord. Le cynisme est poussé à l’extrême : le gouvernement du Mali- mais aussi les groupes armés cooptés fait partie du Csa ; comité de suivi. C’est-à-dire que le pays lui-même embarqué dans le groupe de geôliers qui tiennent par le bout de la chaîne le prisonnier et le surveille pas à pas, nuit et jour durant 20 ans, le délai fixé pour qu’il purge sa peine. Et quelle est cette peine, sa nature et sa justification
? Le Mali a-t-il pu bénéficier d’un avocat défenseur ? A-t-il été jugé dans les règles de l’art ou alors selon la loi de ‘’la raison du plus fort est toujours la meilleure’’ ?
Une condamnation repose toujours sur une faute commise à l’endroit d’une tierce personne. Et quelle est donc la faute commise par l’Etat et le gouvernement du Mali ? Avoir négligé les populations du nord, avoir piétiné leurs droits économiques financiers, sociaux, culturels, humanitaires, bref avoir causé leur retard, ce mot qui est expressément utilisé par les ténors de la communauté internationale dans la parole, dans les écrits et dans l’accord.
Le Mali, avant même les négociations, est rendu coupable. Coupable aussi d’avoir poussé les ‘’populations du nord’’ à prendre les armes pour demander leurs droits naturels. Du coup, on dit au Mali de jurer par les grands dieux. Et le Mali est contraint par la carotte et le bâton (des promesses jamais tenues et la castration de l’armée malienne assortie de l’appauvrissement de l’Etat et des populations) pour en tenir là : négocier comme seule solution pour résoudre la crise du nord né de l’injustice faite aux populations du nord’’.
Du racisme camouflé en mots banals
Au juste, qui sont donc ces ‘’populations du nord’’ ? Là, on touche du doigt la fausseté des nouveaux maîtres du monde qui sont experts pour exprimer une réalité avec des mots qui n’ont rien à voir avec cette réalité. Par « populations du nord » les hypocrites qui gouvernent le monde entendent : Touaregs et arabes. C’est-à-dire, la population blanche du Mali ! C’est cela « populations du nord ». On voit ici le faux, le parti pris et l’hypocrisie : ils représentent 9% de la population des trois régions du nord. si l’on avait dit « minorité », cela pouvait passer encore, mais « populations du nord », c’est la négation et la suppression de tous les autres sur une base ethnique.
Donc, en clair on vient de voir certaines publications qui désignent le Mali comme 3e pays le plus raciste au monde. il s’agit de faire du gouvernement malien et le peuple malien des Nazis des temps modernes. La nation est accusée tout simplement et ce, sans appeler un chat un chat, de raciste, de génocidaire et de patineuse des droits d’une minorité. Une minorité qui commet les crimes les plus abominables sans que personne – même pas les Amnesty international, les Human Wright, les Green peace, j’en passe et des plus tordues et partiales- ne lève le petit doigt.
Du coup, la négociation, à laquelle on traine le Mali comme un bœuf à l’abattoir, est initié comme un tribunal où l’accusé vient déjà condamné. L’on ne fait que se mettre d’accord sur les sanctions à lui infliger.
Le juge -la médiation n’est qu’un procureur qui accuse sur la base d’une instruction à charge : c’est à-dire que l’on ne retient que les éléments à confirmer la culpabilité du Mali. C’est ainsi que les 30 pages de l’ « Accord » ne sont que le verdict qui énumère les travaux forcés (14 pages) auxquels le pays est condamné. il faut le lire pour s’en rendre compte : c’est du Mali, et uniquement au Mali, qu’il est demandé de faire ceci ou cela: et à chaque fois, un délai est donné.
La médiation- tribunal qui a condamné le Mali s’est muée automatiquement, le 20 juin, après la signature de l’Accord par la Cma, en comité de suivi de l’application de l’Accord (Csa). C’est-à-dire qu’il joue à la fois le rôle de juge d’application des peines, du geôlier et du gendarme. En cas du moindre manquement du Mali ou de la moindre plainte des nouveaux seigneurs blancs, c’est lui Csa qui va le signaler en haut lieu.
Et les sanctions tomberont aussitôt. Et cela durera 20 ans prescrits. Cet Accord est une marche forcée pour le prisonnier enchaîné qui est devenu le Mali. Qui n’a pas les moyens financiers pour faire face aux exigences de l’Accord et du coup qui devient doublement esclave des temps modernes. Cet Accord va aussi changer de fond en comble la gouvernance au Mali. Une autre histoire.
Amadou Tall