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Terrorisme: Koufa sur les traces de Iyad
Publié le jeudi 13 aout 2015  |  L’aube
Iyad
© Autre presse par DR
Iyad Ag Ghaly, dirigeant d`Ansar Dine




Depuis l’attaque djihadiste qui a coûté la vie à onze soldats des forces armées maliennes à Nampala ; la menace terroriste, longtemps cantonnée au Nord, est devenue une réalité sur l’ensemble du territoire. Et l’avalanche d’actes djihadistes, les uns plus odieux que les autres, qu’a subis le sud du pays, ces dernières semaines, a fini par convaincre les plus sceptiques. Derrière ces attaques, un nom : Hamadoun Koufa, un proche d’Iyad Ag Ghaly, chef du groupe Ansar Dine. Cet illuminé voudrait rétablir l’empire peul du Macina, un régime théocratique de la fin du XIXe siècle.

Après Nampala, un attentat a pour la première fois visé Bamako, le 7 mars, lorsqu’un homme armé a abattu cinq personnes dans le bar-restaurant « La Terrasse ». Trois mois plus tard, précisément en début juin ; Nara, une localité de la région de Koulikoro, a été attaquée. Bilan : trois soldats des forces armées maliennes tués.

Et récemment, les 10 et 28 juin, ce sont les localités de Misséni et de Fakola, dans la région de Sikasso, qui ont été prises pour cible. Toutes ces attaques, à l’exception de celle de Bamako, sont signées Ansar Dine, le groupe d’Iyad Ag Ghaly qui a précisé qu’elles ont été menées par les katibas du Macina et Khalid Ben Walid. Cette déclaration vint confirmer les soupçons sur Hamadoun Koufa et sa Force de libération du Macina.

Ce djihadiste, proche d’Iyad, serait derrière la série d’attaques meurtrières dans le centre (Ténenkou : trois militaires tués en janvier ; Dioura : incendie de la mairie ; Diafarabé : un agent des Eaux et Forêts assassiné) et le sud du pays. Aussi, tout semble mener à la piste Koufa dans la prise d’otages à l’hôtel Byblos de Sévaré. Une opération qui s’est soldée par la mort de quatre contractuels de l’ONU, quatre soldats maliens et quatre assaillants dont un (certain Tamboura) serait né à Ténenkou, un village dans la zone géographique du Macina. Aujourd’hui, les fidèles de Koufa infestent le delta du fleuve Niger où l’homme est connu pour ses prêches virulents.

Le passage à l’extrémisme
Hamadoun Diallo dit Hamadoun Koufa aurait actuellement 63 ans. Ce peul ressortissant de Niafunké (où il a passé son enfance) a fait des études coraniques dans la localité de Nampala, durant lesquelles il se fait repérer en enregistrant des prêches enflammés en pulaar. Il intègre dans les années 2000 la Dawa, une secte fondamentaliste d’origine pakistanaise implantée au Mali. C’est là qu’il se radicalise et qu’il aurait noué des liens avec Iyad Ag Ghaly, qu’il a ensuite rejoint dans le septentrion en 2012. Les deux hommes auraient coordonné ensemble l’assaut sur Konna, en janvier 2013.

Pendant leur bref contrôle de Konna, Koufa aurait déclaré dans une mosquée: «désormais, les femmes restent à la maison, elles n’en sortiront que voilées et il n’y a plus de lois que la charia et c’est l’iman de Konna qui aura la charge de l’appliquer ». Leur tentative d’expansion fondamentaliste sera finalement stoppée par l’opération Serval.
Fort de ses talents d’orateur et de son implantation dans la région du Macina, Hamadoun Koufa s’est progressivement constitué un réseau de plusieurs dizaines de fidèles, regroupés au sein de la Force de libération du Macina, un groupe dont l’objectif serait de rétablir l’empire peul du Macina.

La majorité de ses membres serait des Peuls ayant auparavant combattu sous la bannière du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ou d’Ansar Dine.
Face à la menace Koufa, les forces armées maliennes ainsi que celles de la Minusma doivent réorganiser leur dispositif de stabilisation du Mali.

Issa B
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