Annoncé en fanfare pour être le coup de l’année, la grève illimitée que le Syndicat national des travailleurs des Impôts a décrétée à partir du 1er septembre prochain risque de devenir un échec patent pour son Secrétaire général, Aly Ousmane Daou, un syndicaliste très mal inspiré. En effet, suite à ce préavis de grève illimitée, la section de Sikasso s’est désolidarisée de ce projet d’arrêt de travail dans l’administration fiscale.
La section de Sikasso a donc décidé de se désolidariser de cette lutte déclenchée par le Syndicat national des travailleurs des Impôts depuis juillet dernier où il a déjà observé une grève de 72 heures. La section de Sikasso estime que le contexte actuel dans lequel se trouve le Mali ne s’y prête pas et qu’il n’y a lieu d’aller en grève au moment où notre pays se débat pour faire face aux dépenses de l’armée. Ce n’est pas tout. Selon des sources proches de l’administration fiscale, plusieurs cadres et travailleurs sont aussi en train de s’organiser pour se désolidariser de cette grève qui sera préjudiciable aux finances de notre pays. Cette grève risque également de saper les efforts déployés par le ministre des Finances en vue de réduire les charges de l’Etat. En effet, pour faire face aux nombreuses charges de notre pays, le ministre Mamadou Igor Diarra a décidé de couper 10% dans les budgets de fonctionnement de l’ensemble des institutions du Mali, du Président de la République jusqu’à la dernière des institutions. Dans un tel contexte, comment comprendre que les travailleurs chargés de la mobilisation des ressources puissent choisir ce moment pour aller en grève illimitée? Mieux, le service des impôts a toujours été un secteur privilégié par l’Etat. Pour preuve, en 2010 et 2014, l’Etat a distribué 28,3 milliards de francs CFA aux travailleurs des Impôts en guise d’encouragement. Manifestement, toute cette manne financière ne suffit à assouvir la soif de gain des travailleurs de l’administration fiscale. Puisque le syndicat a fait de nouvelles revendications dont le montant va coûter 4,5 milliards aux finances de notre pays. C’est à croire que tout le Mali doit travailler pour le Syndicat des Impôts.
D’où ce grand vent de désolidarisation générale qui se profile à l’horizon dont le ton est déjà donné par la section de Sikasso et de hauts cadres de l’administration fiscale à Bamako. Ils estiment que le Secrétaire général est engagé dans un combat personnel. Celui-là même qui s’est retrouvé dans l’administration fiscale par le hasard de l’histoire. C’est un ancien militant du mouvement d’autodéfense, Ganda-Izo qui a intégré l’administration fiscale par effraction.
Notre pays, qui sort progressivement de la crise la plus profonde de son histoire, a besoin de la mobilisation de ses ressources internes pour faire face à ses charges. Et l’administration fiscale constitue l’épine dorsale du recouvrement des recettes internes. Alors question: en décidant d’engager le Syndicat des Impôts dans une grève illimitée dans un tel contexte, le Secrétaire général, Aly Ousmane Daou, peut-il prouver son amour pour le Mali?
Youssouf Diallo