Des patrouilles coordonnées organisées par la MINUSMA, la force Barkhane et les FAMa dans plusieurs localités de la région de Tombouctou permettent de sécuriser les personnes et leurs biens.
Du 3 au 10 août, la MINUSMA et les Forces de sécurité maliennes (FAMa) d’une part, les forces françaises de Barkhane et les FAMa d’autre part, ont mené deux opérations distinctes de manière coordonnée, respectivement dénommées Opération Eglantine dans le cercle de Goundam et Opération Aneto sur le lac Faguibine. Deux opérations séparées avec deux entités dont le mandat est aussi différent : la MINUSMA étant chargée de la protection des civils tandis que Barkhane et les Forces maliennes pourchassent les terroristes. Elles ont permis de couvrir au même instant un immense espace, assurant du coup la sécurité des populations.
Le lundi 10 août, au cours d’une conférence de presse organisée au camp des FAMa, le Colonel Koné, chef des opérations de la 3ème région militaire de Tombouctou, a expliqué que les Force Armées Maliennes ont beaucoup de points communs avec Barkhane, notamment dans leur offensive contre les groupes terroristes. «A travers cette initiative, nous avons voulu marquer la présence des soldats maliens dans des zones abandonnées depuis longtemps et, ensemble avec Barkhane, l’opération Aneto avait pour but de neutraliser ou repousser des terroristes qui pourraient s’y trouver» a-t-il fait remarquer.
L’opération Eglantine de la MINUSMA a, quant à elle, joué un rôle complémentaire, étant menée sur d’autres localités et conformément au mandat onusien de protection des populations. Elle s’est déroulée dans les localités de Tombouctou, Agouni, Akedkod, Niafounké, Gargando, Alfao, et Diré, à travers des patrouilles, des missions de reconnaissances aérienne et terrestre. Au cours des rencontres avec les populations locales, les Casques bleus se sont entretenus avec les habitants de ces localités pour les rassurer sur leur rôle de protection, connaître leurs inquiétudes, les besoins sécuritaires et humanitaires.
Les médecins du bataillon burkinabé ont fourni des consultations médicales à la fin de chaque patrouille effectuée tout au long de cette opération. Parallèlement, le lundi 10 aout, le contingent du Bangladesh a soutenu l’hôpital de Tombouctou, le plus grand de la région, avec un don en médicaments et une assistance médicale fournie par son équipe médicale.
Le Colonel Peter Oberg, Commandant Adjoint du Secteur Ouest de la Force de la MINUSMA a fait remarquer que ces opérations coordonnées ont été fructueuses et pourront être reconduites dans un avenir proche. «Les FAMa, Barkhane et la MINUSMA ont des mandats différents, mais ensemble il est possible d’atteindre des résultats concrets pour la protection des civils ainsi que dans la lutte contre l’insécurité. En raison des élongations dans notre zone d’opération, la coordination est nécessaire. Cette expérience nous a démontré que nous pouvons optimiser nos efforts et couvrir une zone beaucoup plus vaste » a-t-il souligné.
Interrogé sur la capacité de sécurisation des Forces Armées Maliennes, le Colonel Koné a tenu à préciser que «nous ne pouvons pas défendre chaque citoyen car la région administrative de Tombouctou couvre une superficie très vaste. De plus, le banditisme est une réalité difficile à anéantir, non seulement au Mali mais partout dans le monde». Par contre, il a expliqué que le terrorisme peut être vaincu avec une approche stratégique et il a exhorté les populations à collaborer davantage avec les forces de sécurité dans la collecte des informations nécessaires à leur protection. «Avec ces opérations, nous avons voulu lancer un message fort aux populations de ces zones pour leur dire que l’Etat ne les a pas oubliées ! Nous avons promis de tout faire pour être de manière régulière dans leurs localités afin de les sécuriser » a-t-il déclaré. Un important plaidoyer sera bientôt fait par les FAMa de Tombouctou aux hautes autorités du Mali pour que le réseau téléphonique soit renforcé dans plusieurs zones de la région. En effet, il a été constaté qu’en certains lieux, le téléphone est le seul outil de communication capable de donner l’alerte, par exemple lors d’actes de violence et d’agression.
Faisant un bilan des opérations, le Colonel Peter Oberg a expliqué que « dans l’ensemble, nous avons constaté une diminution considérable des activités de banditisme. Avec notre nouveau bataillon burkinabé basé à Goundam, nous avons renforcé nos relations avec les populations de cette partie de la région. Nous avons également amélioré la connaissance de ces territoires pour employer plus efficacement nos moyens aériens comme les drones du contingent suédois et les hélicoptères Salvadoriens. En terme de renseignements en revanche, nous sommes convaincus que notre travail sera ainsi grandement facilité ».
Les opérations Aneto et Eglantine ont pris fin le 9 août, dans la localité de Bintangoungou avec une action d’aide aux populations que les FAMa, Barkhane et la MINUSMA ont réalisé à travers des distributions de vivres et des consultations médicales gratuites.
Le Maire de Bintagoungou, M. Aboubacar HAMA a remercié tous les efforts faits pour ramener la sécurité dans cette zone de la région où, depuis le début de l’année, plusieurs attaques ont été enregistrées contre les FAMa, la MINUSMA ainsi que sur la population civile. Il a reconnu que «les forces de sécurités maliennes et internationales ont dernièrement intensifié leurs actions et cela a eu un impact très positif. Nous sommes satisfaits de voir l’armée malienne retourner et nous souhaitons que ces patrouilles puissent continuer pour sécuriser davantage les axes principaux nous reliant aux villes de la région».