Regroupant des dissidents des mouvements de la CMA et de la Plateforme, une nouvelle coordination est sur orbite au nord, elle s’appelle Compis-15. Ce qui n’est pas de nature à favoriser un bon déroulement du processus de paix.
Avec la création de la Coordination des mouvements prônant l’exclusivité et signataires de l’accord du 15 mai 2015 (Compis-15), c’est un coup dur qui vient d’être porté au processus de paix. Les initiateurs de cette nouvelle coordination affirment se battre pour l’inclusivité pour assurer le succès du processus enclenché.
Pour ce faire, Mohamed Ag Ousmane Mahamedoun de la Coordination des peuples de l’Azawad (CPA), Mohamed Atayoubou Sidibé de Ganda Izo et Jimmy le Rebelle ont animé une rencontre avec la presse hier à la Maison de la presse. En plus d’annoncer la création de cette coordination, ils ont expliqué les raisons du retard dans la mise en route du processus de paix.
Mohamed Ousmane Ag Mahamedoun dira qu’il s’agit de se faire justice en créant cette structure, car, selon lui, de l’accord de Ouaga à celui de Bamako, signé le 15, le processus a été inclusif. Cependant, après la signature de l’accord, le constat est qu’il y a une volonté d’écarter certains mouvements.
Il a précisé que Compis-15 est ouverte à tous les mouvements qui aspirent à la participation de toutes les couches. Et d’ajouter qu’il s’agit de faire en sorte que nul ne soit frustré dans la mise en œuvre de l’accord.
« Cette coordination à la bénédiction des populations, des combattants et bien implantée dans les régions du Nord », a-t-il lancé. « Il n’y a pas de raisons que l’accord ne démarre pas, car 90 % des acteurs sont pour sa mise en œuvre. C’est dangereux de ne pas démarrer l’accord, car il y a des combattants et des populations qui attendent incessamment sa matérialisation », a poursuivi Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun. Au sein de la Compis-15, l’on est convaincu que sans son caractère inclusif, l’accord ne pourra aboutir.
Une structure de trop
Hormis le Ganda Izo, représenté par Mohamed Atayubou Sidibé, aucun groupe de cette nouvelle coordination ne pèse réellement sur le terrain. Qu’il s’agisse du MPSA de Jimmy le Rebelle ou de la CPA de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, le constat est que Compis-15 ne regroupe que des déflatés qui ont du mal à s’imposer notamment à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Le malaise est plus profond au sein la Plateforme où, comme l’a répété M. Sidibé, la volonté d’exclure a été toujours manifeste. « Tout a été tenté pour qu’il y ait l’inclusivité. Nos communautés ne se sentent pas représentées dans l’accord », a-t-il rappelé.
Cette nouvelle crise interne au sein des groupes armés (CMA et Plateforme) est la preuve que la position de l’Etat demeure floue. Une réaction objective de sa part est à même de remettre de l’ordre. Et c’est le processus de paix qui en pâtit.
Alpha Mahamane Cissé