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Amadou Koufa, le Mogo Haram du Macina
Publié le jeudi 13 aout 2015  |  Le Katois
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© AFP
Nord du Mali/Gao : Des soldats maliens prient à proximité du site où eu lieu l`attentat-suicide
Vendredi 8 février 2013. Gao. Des soldats maliens prient à proximité du site où un kamikaze s`est fait exploser tôt dans la journée




Le Nigéria avait son Boko Haram, devenu depuis peu une filiale de l’Organisation de l’Etat islamique. Le Mali vient d’avoir son Mogo Haram (individu proscrit par l’islam). Ce nouveau chef de guerre s’appelle Amadou Koufa dont le grand public ne connaît pas vraiment les origines ni les repaires.

Groupe-armetifIl réclamerait la paternité d’un Mouvement de libération du Macina. Apparemment, il aurait un adepte, un certain Souleymane Ahmed, né ex-nihilo, qui vient de revendiquer la prise d’otages de Sévaré. Tous deux seraient proches du démoniaque Iyad Ag Ghaly, fondateur et gourou du mouvement jihado-terroriste Ansar Eddine. Malgré la présence des forces armées maliennes, françaises et onusiennes, Amadou Koufa prospère dans le centre du pays comme Iyad Ag Ghaly sévit dans le nord. D’où cette question : comment, avec tous les moyens mis en œuvre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international, des terroristes locaux continuent-ils de se glisser entre les mailles des filets ?



Insécurité dans le Nord

Un autre véhicule militaire qui saute

Après les attaques terroristes à Nampala, Rharous et Sévaré, le bilan des pertes militaires s’est encore alourdi. Lundi, près de Diafarabé, dans la région de Mopti, un camion militaire a sauté sur une mine, faisant trois morts. Cette région centrale du Mali est devenue depuis quelques mois la principale cible des jihadistes terroristes qui s’y implantent avec la complicité de certains habitants. Les efforts des services de renseignement doivent se concentrer sur ces complices, surtout ce qui le sont malgré eux. Ne sont-ils pas les plus vulnérables dans la lutte contre le terrorisme ?



Insécurité dans le Sud

Braquages et attentats

Vendredi 7 août, en pleine journée, la succursale Azar Libre Center de Baco-Djicoroni a été attaquée par des hommes armés qui ont pris le soin de prendre en otage quelques personnes. Alertés par des badauds, des policiers réglant la circulation non loin de là ont tenté d’intervenir pour libérer les otages et appréhender les assaillants. Mais apparemment ces policiers en bleu n’ont de chance qu’avec les Sotrama et les taxis car ils ont vite battu en retraite malgré le soutien de la population. Il a fallu l’intervention conjuguée de la brigade anti criminalité pour mettre fin au siège.

Le même jour, le bureau du commandant de la brigade de la gendarmerie de Baguinéda (localité située à quelques dizaines de kilomètres à l’est de Bamako) était la cible d’individus non identifiés. Si les balles d’arme lourde tirées et la roquette lancée n’ont pas fait de victime, un véhicule a été incendié et des bâtiments ont été détériorés.

Si les forces armées et de sécurité sont-elles mêmes régulièrement prises pour cibles, sur qui les civils vont-ils désormais compter ?



Censure de communiqués

L’URD s’insurge contre l’Ortm

Après l’attaque du camp des gardes à Rharous au cours de laquelle une dizaine de militaires ont été tués, l’URD de Soumaïla Cissé a condamné l’acte, comme beaucoup d’autres. Mais, selon ses porte-paroles, son communiqué aurait été censuré, l’Ortm. En revanche, la chaine publique a accordé un entretien au porte-parole du gouvernement qui a tancé l’opposition. L’URD est donc sortie de ses gonds pour fustiger le gouvernement, en invoquant l’article 10 du statut de l’opposition qui reconnaît aux partis politiques de l’opposition l’accès aux médias d’Etat, au même titre que les partis politiques de la majorité. Dans cette logique, l’URD a adressé un droit de réponse à l’Ortm pour la diffusion de son communiqué. Soumaïla Cissé oublie et doit décemment regretter une autre : Il est certes président, mais d’une opposition peu audible et agissante ; ce sont lui et ses camarades de l’Adema qui ont perpétué cette détestable habitude de priver l’opposition de parole publique. Choguel K Maïga qui a beaucoup souffert de cette situation, dans les années 90, va-t-il se priver d’arroser l’arroseur ?



Choguel Kokalla Maïga

Le roi de la communication

Quelqu’un qui le connait bien a dit qu’il excelle dans tout ce qu’il fait. Nommé porte-parole du gouvernement en remplacement de son collègue Mahamane Baby, qui n’osait jamais dire quoi que ce soit de peur de se retrouver hors de la « cour des grands », Choguel Kokalla Maïga fait des miracles en matière de communication. Il musèle l’opposition pour que les communiqués du gouvernement passent mieux. Alors que les ministres bien qu’en congé ont été priés de rester à la disposition des événements, il a outrepassé sa propriété, l’Ortm, pour aller en France s’exprimer sur les médias de ce pays et expliquer ce qui se passe sur le terrain. Car, l’expert en communication, même à des années-lumière du Mali, sait mieux que quiconque ce qui s’y passe. Normal qu’il soit plus informé que le ministre de la sécurité, dont c’est le domaine et qui s’est rendu en personne sur les lieux de la tragédie, sur l’attaque de l’hôtel Byblos et la prise d’otage. Normal aussi qu’il aille jusqu’à Paris, ne sait-il pas qu’ici au Mali plus personne n’écoute plus ce qu’il raconte ?



Communication gouvernementale

La France privilégiée

C’est le journal satirique français ‘’Le Canard enchainé’’ qui donne l’information : le gouvernement malien a acheté quatre pages de l’hebdomadaire français ‘’Le Point’’ pour sa propagande et son autopromotion. A combien se monte cette opération de séduction internationale ? Le ‘’Canard’’ n’a pu le savoir même après avoir approché la régie publicitaire de l’hebdomadaire qui n’a pas souhaité se prononcer sur la question. Mais si on va du principe qu’une de ‘’Jeune Afrique’’ coûte 10 millions de F Cfa, il est facile de connaitre les tarifs d’un journal plus prestigieux et, surtout, plus influent. En effet, si ‘’JA’’ est destiné à un lectorat essentiellement africain, ‘’Le Point’’ lui vise les décideurs occidentaux. C’est à ceux-ci que le gouvernement malien veut vendre sa salade.

Mais, pour rendre justice au gouvernement, cette pratique qui frise le racolage médiatique n’a pas commencé avec lui. Depuis 1992, les gouvernements successifs ont pratiqué ce marketing avec des journaux étrangers. Ils préfèrent accroitre les moyens des magazines étrangers plutôt que les revenus des médias locaux. Est-ce parce qu’ils ne peuvent pas tromper ceux-ci sur la réalité de la misère que les Maliens vivent au quotidien ?





Dialogue intergénérationnel

Pr. Ali Nouhoum Diallo regrette sa jeunesse : «Si j’étais jeune, j’allais prendre les armes»



Profitant d’une invitation à la Maison de la presse dans le cadre du dialogue intergénérationnel, le Pr Ali Nouhoum Diallo a fait ce que certains pourraient prendre pour un aveu de faiblesse : « si j’étais jeune, je prendrais les armes » Intervenant dans un contexte marqué par des attaques récurrentes des terroristes contre les forces armées loyalistes, le Prof peut donner l’impression qu’il regrette le poids des années qui l’empêche de prendre les armes pour aller défendre sa région, Macina, aujourd’hui entre les mains de son frère Amadou Koufa. Il est vrai qu’il est trop vieux pour ce faire, mais il est clair aussi que quand il était plus jeune il n’a pas pris la moindre arme contre les rebelles. Mais le vieux politicien a-t-il été bien compris ? Ne voulait-il pas dire plutôt qu’à son âge, on ne pourrait que se faire harakiri parce qu’on n’a pas empêché les prédicateurs de la Dawa de s’installer dans le Nord quand on en avait les moyens et le pouvoir ?

La Rédaction

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