Plus que jamais inquiets pour leur avenir, les membres du syndicat des impôts ont appelé à un arrêt du travail illimité dès le 1er septembre 2015 jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Et pour cause : tout simplement par mépris à leur égard et de la mauvaise volonté de la part des autorités.
Le feuilleton de la grève aux services des impôts se complique au fil des jours. Les membres du syndicat des impôts viennent en effet de déposer un préavis de grève illimitée pour exiger la satisfaction d’une multitude de revendications liées notamment au cadre de travail et aux droits sociaux des travailleurs. Selon une déclaration faite à la presse par le Secrétaire Général, Ali Ousmane Daou, lundi 10 août 2015 dans les locaux de l’ex Trésor, la décision de recourir à la grève illimitée comme ultime solution a été prise à l’issue d’une rencontre des syndicalistes, dont les travaux ont été sanctionnés par cette option prônant le durcissement du ton.
Pour ce faire, ils ont rendu publique une déclaration qui s’apparente à une sonnette d’alarme. Ils dressent un tableau des plus sombres des conséquences induites par cette grève. En effet, le syndicat des impôts a dénoncé le manque de volonté du gouvernement a faire évoluer la situation. Car, selon eux, après la grève de 72 h observée, aucun des 13 points de revendications n’a été accepté par le gouvernement qui n’a d’ailleurs fait aucune proposition pour éviter la grève.
Parmi les principales revendications mises en exergue par les travailleurs à travers la section syndicale, il y a lieu de relever l’adoption du projet de plan de carrière des agents des impôts. «Il est inadmissible qu’aujourd’hui encore et après plusieurs décennies d’existence, le fonctionnaire du cadre des Impôts ne dispose pas d’un Plan de carrière. Cette situation a entrainé pendant toutes ces années une gestion calamiteuse et intéressée de la carrière des agents de la DGI. Et le plus souvent, les médiocres ont été promus au détriment des plus méritants», déplore Ali Ousmane Daou. A cela s’ajoute l’adoption du projet de statut particulier du cadre des impôts. A ce titre, le syndicat demande l’adoption sans condition et d’ici au 23 Avril 2015 du projet de statut particulier du cadre des impôts issu des travaux de la Cosdit disponible depuis octobre 2011, et qui a été modifié en Commission courant 2014 à la demande de l’actuelle Direction.
Quid de la relecture de l’arrêté 06-0797/MEF-SG du 19/04/2006
Depuis 2008, les Agents des impôts de toutes catégories confondues ne cessent de réclamer la relecture de l‘arrêté N° 06-0797/MEF-SG du 19 Avril 2006 portant répartition des amendes et pénalités, frais de poursuites en matière d’impôts directs, indirects et taxes assimilées, de droits d’enregistrement et de timbre et de primes sur les recettes budgétaires. Selon le syndicat, cette règle telle qu’elle fonctionne actuellement est très inégalitaire et fait ressortir dans ses différentes répartitions des inégalités invraisemblables (comme en témoigne les articles 4, 5, 6, 12, 15 de l’arrêté précité) qui perdurent, au nom d’un passé révolu et en contradiction même avec l’esprit de motivation et d’équité qui justifie la répartition aux yeux des principaux bénéficiaires. «Promouvoir un système équitable et solidaire est une noble cause, se battre pour que cessent des privilèges et l’exploitation des uns par les autres est un devoir de tout Syndicat qui se respecte. C’est dans ce cadre que les Agents toutes catégories confondues ne cessent depuis 2008 de réclamer la relecture de ce texte injuste», déclare Ali Ousmane Daou.
C’est suite à ces constats que le syndicat des impôts a déposé ce lundi 10 aout le préavis de grève pour une durée illimitée qui prendra effet le 1er septembre prochain, si les revendications de la centrale n’aboutissent pas.
On se demande si le Gouvernement fera encore la sourde oreille face aux menaces du syndicat, qui projette vraiment d’aller au bout de ses revendications. En tout cas, leur grève illimitée risque d’avoir des impacts néfastes si leurs revendications ne sont pas entièrement satisfaites.
Ibrahim M.GUEYE