Lors de son invitation sur l’Esplanade Abdoul Aziz Bello de Badala Sema I, le 4 juillet dernier, l’ancien Premier ministre sous la transition, Cheick Modibo Diarra, a fait quelques confidences dont des extraits circulent sur les réseaux sociaux.
Ces confidences du Président du Rassemblement pour le développement du Mali (Rpdm) nous ont été rapportées par notre confrère Mamadou Camara qui a publié le compte-rendu sur sa page Facebook.
L’ancien ‘’navigateur interplanétaire’’ nous apprend aussi que certains anciens prisonniers de la junte montaient à Kati pour aller déjeuner, voire dîner avec les putschistes qui profitaient alors de l’argent volé ou de l’argent envoyé par certains Chefs d’Etats de la Cedeao. Tout cela, dit-il, pour maintenir le pays dans la crise. L’ancien chef du gouvernement regrette que la communauté internationale mettait tout en œuvre pour torpiller les solutions maliennes de sortie de crise. « Où sont-ils ceux qui clamaient partout que la communauté internationale marchera sur leurs cadavres pour intervenir au Mali », s’interroge-t-il.
A l’en croire, ses relations avec l’ex-junte n’étaient pas au mieux. «Je refusais de leur donner l’argent du contribuable malien pour qu’ils aillent s’amuser avec. Ce refus ajouté à d’autres intrigues ont précipité ma démission de la primature », se justifie celui qui fut conduit manu militari à Kati sur ordre d’Amadou Aya Sanogo par une quarantaine de soldats lourdement armés sous le regard médusé des membres de sa famille, notamment ses enfants.
«Par respect, Sanogo pouvait m’appeler sur son téléphone et j’allais le rejoindre. Ce jour, si ce n’était pas parce que j’avais la double nationalité américaine, je n’allais pas être là où je suis devant vous aujourd’hui », a déclaré l’ancien ‘’Premier ministre de pleins pouvoirs’’ qui n’a pas oublié le geste de ce militaire de Kati qui lui a offert une cigarette. « Après qu’ils m’ont ramené sous la pression des USA, il ne me restait qu’à démissionner. Voilà aujourd’hui que ces mêmes hommes politiques ont fait partir Sanogo par leur ruse », a-t-il souligné.
En dépit de la trahison, des coups bas, la corruption des hommes politiques des 25 dernières années, Cheick Modibo Diarra garde la foi que le Mali est un pays d’avenir, « le seul du pré carré français qui peut se nourrir et nourrir tous les pays frontaliers à travers l’agriculture et l’élevage ». Selon lui, le Mali doit avoir du sang neuf avec une nouvelle race de jeunes politiciens patriotes et engagés pour leur patrie. « Il faut un Mali où l’argent ne doit pas faire les élections », plaide-t-il.