De nouvelles tensions sont apparues entre les membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et leurs rivaux de la Plateforme d’Alger (pro-Bamako), au lendemain d’une proposition de médiation de la part du voisin nigérien, pour réconcilier les deux communautés des Imghad et des Ifoghas, dont sont issus les groupes politico-armés du nord du Mali. Le positionnement des mouvements de la Plateforme d’Alger au niveau de la localité d’Amassine, dans la région de Kidal, dans le nord du Mali, a donné lieu samedi, en effet, à un affrontement armé, dont on ignore encore le bilan, entre le Groupe d’autodéfense des Touareg de l’Imghad et alliés et leurs frères ennemis de la CMA. “Nos positions à Touzik ont été attaquées ce jour 15 août 2015 par des combattants de la CMA en violation flagrante de ces arrangements et de tous les accords précédents”, a dénoncé, hier, maître Harouna Toureh, représentant de la Plateforme, dans un communiqué, expliquant qu’“en dépit des arrangements sécuritaires intervenus entre les responsables de nos combattants et ceux de la CMA sur le terrain les 18,19, et 20 juillet 2015, lesquels arrangements ont défini Edjerer Ammassine, sud de l'oued, comme étant une position géographique de la Plateforme, et Edjerer Takaloute, nord de l'oued, comme étant la position devant être tenue par la CMA”, le Mouvement national de libération de l’Azawad et de ses alliés de la Coordination ont mené des attaques contre les positions de la Plateforme. Rejetant ses accusations, la CMA a réagi, elle aussi, via un communiqué signé par Almou Ag Mohamed, chargé de communication au sein de la Coordination et représentant aussi du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). “Nos hommes ont été attaqués par une colonne de miliciens de la Plateforme. Leur escorte s'est défendue, ce qui a entraîné un échange intense de tirs qui a duré jusqu'à la tombée de la nuit”, a affirmé Almou Ag Mohamed dans un communiqué, transmis à notre rédaction. La CMA a ajouté qu’elle prend à témoin la communauté internationale sur le “sabordage délibéré et répété par les milices de la plateforme de l’accord de paix, en dépit de tous les efforts qu’elle a engrangés, pour aller vers une paix et une stabilisation définitive au Mali, au bénéfice de toutes les parties”. La montée des tensions entre les mouvements de la CMA et de la Plateforme intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des violences terroristes contre l’armée malienne et les troupes de la mission onusienne à travers tout le Mali, alors que la mise en œuvre de l’accord d’Alger est soumise à de nombreux blocages, selon les médias maliens, citant des sources proches du dossier.
L. M.