Suprême sollicitation du Président de la République réitérée par le vieux Bazoumana Fofana. Spolié de son titre foncier, fatigué et humilié par la justice de son pays, il s'en remet une fois de plus à celui qui fut magistralement porté au pouvoir, M. Ibrahim Boubacar Keïta.
Déçu par l’attitude de Me Mohamed Aly Bathily, un homme fort du gouvernement, Bazoumana estime que le Président IBK a toute la latitude de pouvoir mettre fin à l’injustice qui le frappe. Le Mali est aujourd’hui plus que malade. Malgré le retour à la normalité constitutionnelle, le pays peine à se relever. Certes, les groupes terroristes ont été vaincus des grandes villes, mais tout le monde sait qu’ils sèment encore la terreur ça et là. L’économie nationale a été durement frappée par la mise. Et cela fait bientôt deux ans que M. Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été élu Président de la République du Mali.
Son élection avait suscité un réel espoir chez ses compatriotes. A l’instar du vieux Bazoumana Fofana qui ne cessait de prier pour lui. Il avait de bonnes raisons d’autant plus que le nouveau Chef de l’Etat avait promis de restaurer » l’honneur » du pays et de réserver le » bonheur » au peuple.
Victime d’expropriation de son bien, un titre foncier, des années auparavant, Bazoumana avait été séduit par les discours du Président. Et lorsque ses tout nouveaux collaborateurs, Me Mohamed Aly Bathily, en premier lieu, prirent leurs fonctions, tous promirent d’assainir la gestion de notre pays. Ayant investi de l’argent dans le fonctionnement de quatre usines de l’Office du Niger, du blé par la direction de l’entreprise, puis cloué au sol, Bazoumana avait vu son titre foncier » marchandé » devant le tribunal de la Commune III de Bamako.
Des barons ders régimes précédents avaient, en effet, jeté leur dévolu sur son titre. Par des stratagèmes, ils réussirent à mettre le titre aux enchères publiques (loin pourtant des regards) pour se l’approprier. Jean et Paul ont fait du ping pong devant la justice.
Autrement dit, un certain Cheick Sadibou Cissé s’accapara du titre foncier avec une modeste somme. Et dans la foulée, il le passa au sieur Dionké Yaranogoré dit Babou Yara. Lui savait au moins toute la valeur du titre puisqu’il l’hypothéqua auprès d’une banque pour obtenir plus d’un milliard de nos francs.
UNE ADMINISTRATION CORROMPUE
Ces hommes avaient usé de leurs places, à l’époque, pour pouvoir agir ainsi. Ils ont pu bénéficier du concours d’un avocat de la banque d’affaires de Bazoumana Fofana. Son collègue, Me Mountaga Tall, est apparenté au premier acquéreur. L’un et l’autre avaient couru derrière Bazoumana pour acheter son titre.
Son refus a, semble t-il, amené tout cela. Mais, ils ont tout fait pour conduire la banque à rompre ses liens avec le vieux. Le reste a été pour eux un jeu d’enfants. Dans les allées des tribunaux, ils ont des alliés. Des magistrats qui ont été logés, sinon nourris par Bazoumana, firent leur jeu. A la Direction des Domaines de l’Etat, il s’est aussi trouvé des gens qui n’avaient aucun souci de la légalité. Sans que l’Etat perçoive ses droits d’enregistrement, sans qu’ils s’assurent de la régularité de la procédure d’adjudication, les agents des Domaines se permirent d’ouvrir une fenêtre de violation des droits à l’arbitraire. Ce qui sentait une odeur de corruption. Cette corruption, IBK avait promis de la combattre de toutes ses forces. Me Bathily également. Bazoumana a placé sa totale confiance en eux. Mais grande fut sa déception lorsqu’il prit attache avec Me Bathily. Celui – là même qui chantait partout qu’il allait arrêter tous les spéculateurs fonciers. Il n’avait pas hésité à citer des noms. Approché par Bazoumana, Me Bathily se rebiffa. Nos lecteurs se souviennent de la lettre ouverte du vieux Fofana. Il a alerté toutes les autorités depuis cette date. Il a lancé un appel à la Société Civile. Et au Président IBK, il a toujours demandé de s’investir pleinement dans la lutte pour la justice dans notre pays. Bazoumana continue de se battre devant les tribunaux. Il garde foi en la justice de son pays. Sachant que ses adversaires sont très puissants, il en appelle au Chez de l’Etat en ces termes : » Président IBK rendez – moi justice ! « .
B. KONÉ