Richard Zink, le chef de la Délégation de l’Union européenne à Bamako est en fin de séjour. A la qualité des adieux qui lui sont faits, on devine quelle a été sa relation avec les Maliens qu’il a côtoyés à un moment particulièrement chargé de leur histoire. Personne n’est heureux de le voir partir. Sa franchise nous manquera. Il n’occulte pas la vérité, il met le curseur là où il faut. Mais ses vérités ne furent pas pour nous blesser. Au contraire, c’était pour dire qu’il n’y a pas de malédiction malienne, mais juste un bégaiement de l’Histoire. Nullement une fatalité donc. Dans son bureau, dans les coulisses des rencontres, à la table merveilleuse d’Ilsé sa chaleureuse compagne, Zink a eu pour doctrine de communiquer l’espérance. On tire à Anefis ? C’est vrai et c’est triste. Tout en déplorant cette infortune, Zink vous parlera de la productivité accrue de l’Office du Niger en cinquante ans, des routes qui se sont construites, de l’illettrisme qui recule. L’Afrique, du Lesotho où il a servi en passant par la République Démocratique du Congo son affectation précédente, il porte l’Afrique dans son cœur. Quoi d’étonnant alors qu’il aime. Qu’il le sache : Le Mal aussi l’aime profondément et sincèrement. Profondément et sincèrement pour lui un modeste janjo cet hymne malinké réservé aux femmes et hommes de qualité, qui comme lui, se sont distingués dans l’épreuve de feu. Merci pour tout, Richard.
Adam Thiam