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Transition et convention nationale La démocratie malienne serait-elle en panne sèche ?
Publié le mercredi 16 mai 2012   |  Le Combat




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La démocratie malienne traverse actuellement des moments difficiles. Devenu poussif, le système de gestion du pays n’avance plus correctement, en dépit de deux décennies de pratique démocratique : tel un vieux moteur, il fume et peine à gravir la colline. D’une transition de 40 jours ramenée à un an par la CEDEAO à une convention nationale préconisée par le CNRDRE, en passant par les sorties en fanfare du Capitaine Sanogo, nombreuses sont les voix qui s’interrogent ouvertement sur la suite des événements.

Les temps sont durs, très durs pour la démocratie malienne. Mises en cause : les secousses sociopolitiques dues à la crise du Nord et au coup d’Etat du 22 mars et qui font trembler les institutions de la République. Face aux faits et à la dure réalité nationale, la junte militaire et ses alliés en sont réduits à quémander des délais supplémentaires pour poursuivre leur « travail ». Sous d’autres cieux, on dirait d’eux qu’ils veulent tout simplement terminer leurs chantiers. Mais jusqu’à quand cette situation va-t-elle se poursuivre?

Sauver le Mali à tout prix

En fait, c’est la légitimité qui est en train de s’amenuiser comme peau de chagrin. Or la légalité sans un brin de légitimité devient comme une symphonie inachevée, surtout dans un environnement régional aussi mouvant qu’inquiétant. Du reste, dans le contexte malien, il est difficile de ne pas voir une relation de cause à effet entre cette convention nationale « en pointillés » (qui risque de se terminer en queue de poisson) et cette situation de crise que vit aujourd’hui le pays de Soundiata Keïta : blocages politiques, militaires sommés de retourner dans leurs casernes, contestation de l’autorité d’Etat par les putschistes qui estiment qu’il n’y a pas mieux que le Capitaine Sanogo pour diriger la transition… En un mot, la démocratie malienne est essoufflée par les pratiques des putschistes du 22 mars. D’où la nécessité d’une relance pour le bonheur du peuple malien. Les membres du CNRDRE sont aujourd’hui impatients de trouver une porte de sortie de crise : du reste, ils sont devenus si « bizarres » qu’il y a lieu que la CEDEAO les réinterroger : où est-ce qu’ils veulent en venir ?

Le Capitaine Sanogo, lui, devrait patienter avant de savoir s’il peut assurer le contrôle du « bateau » Mali) au-delà de la fin légale de l’année de transition.

Dans tous les cas, le pays risque d’être dans l’impossibilité de retourner à la normale après ce « clash » du CNRDRE qui a provoqué tout ce « bazar ». Et pour ne rien arranger avec la CEDEAO, les putschistes se sont invités au débat en renvoyant le Capitaine Sanogo à ses « choux fades » : l’organisation d’une convention nationale.

Au Capitaine, il manque encore de l’expérience pour être « au top » : ainsi en ont décidé les «sages». Le peuple devra donc se remettre rapidement au travail s’il ne veut pas voir le pays embarqué dans une aventure compromettante.

A l’évidence, les uns et les autres jouent avec le feu. En se gargarisant, comme ils le font, d’une stabilité institutionnelle, les acteurs politiques du pays ont manqué à leur devoir de veille.

En se présentant comme le bon modèle, par opposition à ce qui se fait ailleurs, ils ont oublié l’essentiel: la préservation des acquis de la communauté ouest-africaine. En se focalisant sur les détails (mutisme face au rejet d’une année de transition de Dioncounda par le CNRDRE), ils ont laissé filer l’occasion de parfaire l’intérêt des Maliens.

Et le pays dans tout cela? Apparemment, cela ne semble pas être la principale source d’inquiétude des putschistes. A l’évidence, ces derniers sont plus préoccupés à rallonger leur fin de règne qu’à autre chose.

Mais pour se défendre, le Capitaine Sanogo a ses propres arguments. Préférant répondre aux attaques, il estime qu’il joue un rôle qui dépasse largement le cadre d’un simple chef putschiste.

Des sanctions en vue

En se projetant dans la conscience populaire, notamment au sein des couches les plus vulnérables, les membres du CNRDRE revendiquent leur connexion avec la masse. Ce qui leur permet de s’attirer les faveurs des populations.

Pendant ce temps, enfermé dans une stricte discipline interne d’intervention et de critiques dont il est difficile de se défaire, le CNRDRE offre à l’opinion nationale le sentiment d’un débat « chloroformé ».Il y a même comme un vent d’anachronisme qui plane désormais en l’air, et cela, au regard de la tenue d’une convention nationale qui s’annonce. Contraint de retourner dans les casernes depuis le retour à l’ordre constitutionnel, le président du CNRDRE devrait désormais continuer à libérer le Nord du Mali avec ses hommes. Mais avec son obstination pour la vie politique, un problème de cohérence se pose dans les actions de sortie de crise au Mali. Et le hic, c’est que le Capitaine Sanogo traîne encore le pas.

Pour toutes ces raisons, la CEDEAO menace d’imposer de nouvelles sanctions aux putschistes accusés d’empêcher le retour d’un pouvoir civil à Bamako. Pour la CEDEAO, les militaires qui ont ourdi le coup d’Etat du 22 mars continuent de se mêler d’affaires politiques, malgré leur promesse de se retirer. Ce qui provoque la colère des quinze pays de l’espace. Profitant de la confusion à Bamako, les rebelles touaregs et les islamistes ont pris le contrôle du Nord-Mali. En attendant, la Commission de la CEDEAO précise qu’elle suit de près la situation et ne tolérera pas que certains groupes ou individus prennent la transition malienne en otage.

Jean Pierre James

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