La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est à la fois un hommage à toutes les victimes et leur résistance contre l’esclavage, mais aussi un appel à la vérité, à la justice et au dialogue entre les peuples. L’histoire de la traite négrière est celle d’un combat finalement victorieux pour la liberté et pour les droits humains, symbolisé par le soulèvement des esclaves de Saint Domingue dans la nuit du 22 au 23 août 1791. Cette année ce message relève d’une importance particulière, puisqu'elle marque le début de la Décennie des personnes d’ascendance africaine (2015-2024).
L’esprit de cette Journée, instituée en 1997 à l’initiative de l’UNESCO, rejoint l’objectif de la Décennie de promouvoir la connaissance et le respect de la contribution des personnes d'ascendance africaine à la diversité culturelle et au développement des sociétés. Le crime de l’esclavage a forgé des liens irréversibles entre les peuples et les continents, et rappelle à tous les peuples du monde que leurs destins sont liés, car leurs histoires et leurs identités se sont en partie écrites au-delà des mers, parfois sur d’autres continents. Par l’éducation, la communication et la transmission de cette histoire, nous pouvons aujourd’hui renforcer les droits et la dignité des personnes d’ascendance africaine, et combattre ensemble toutes les formes de racisme et de discriminations.
L’UNESCO, à travers le projet La Route de l’esclave et l'Histoire générale de l'Afrique, s’attache à mettre en lumière la réalité de l’esclavage et de la traite pour aider à tirer les leçons de cette histoire. Depuis 20 ans le projet La Route de l’esclave a stimulé la recherche et favorisé la mise en place d’outils pédagogiques dans les écoles, la protection des lieux de mémoire, jusqu’à la reconnaissance officielle par les Nations Unies de l’esclavage comme crime contre l’humanité en 2001. Cet engagement de l’UNESCO s’incarne aussi dans l’organisation du concours international pour la création du Mémorial permanent en hommage aux victimes de la Traite transatlantique des esclaves, inauguré cette année au siège des Nations Unies.
Face aux dangers permanents du racisme et de l’extrémisme, l’UNESCO agit pour que la mémoire et l’histoire soient des forces de dialogue, de tolérance et de compréhension mutuelle. En mettant en avant la diversité que les nations portent en elles, à travers l’expérience de la traite et de l’esclavage, nous pouvons mieux comprendre la diversité du monde, et trouver le chemin de la paix.
Irina Bokova
Source:UNESCO