Le président du Rassemblement pour le Développement et la Solidarité (RDS) Pr Younouss Hamèye Dicko a dirigé, le samedi 08 aout dernier, une conférence débat sur la régionalisation. Une rencontre au cours de laquelle, il a demandé la reconnaissance vis-à-vis de son parti de son long combat pour cette mode de gouvernance qu’il n’a cessé de prôner depuis des années pour le Mali.
Cette conférence a eu lieu à la Maison des Ainés sous la houlette de Pr Younouss Hameye Dicko, en présence de Pr Messaould Ould Baby, d’Alfousseyni Hamo Dicko et de plusieurs cadres du RDS.
Dans son discours d’ouverture, Younouss Hameye Dicko a fait l’historique de la régionalisation en mettant l’accent sur les échecs et les quelques résultats positifs obtenus.
Selon lui, le Mali évolue dans la décentralisation depuis 16 ans. Mais malgré cela, regrette-t-il, beaucoup reste à faire quant à l’atteinte des objectifs assignés. A titre d’illustration, il a cité le forum des collectivités territoriales tenu les 5-6 et 7 novembre 2012 et les états généraux de la décentralisation tenus les 21, 22 et 23 octobre 2013 à Bamako.
Malgré les insuffisances constatées dans la mise en œuvre correcte de la décentralisation, il a signalé quelques résultats positifs. Selon lui, 761 collectivités territoriales dont 703 communes, 49 cercles, 8 régions et le District de Bamako avec ses six communes ont été créées durant ces 16 ans de décentralisation au Mali.
A l’en croire, en 2009, il y avait 10.777 élus dont 9882 hommes et 895 femmes avec des subventions mobilisées de 165.955.592.003 FCFA dont 15.409 projets réalisés et plus de 53.800 agents déployés dans les collectivités territoriales.
Le président du RDS a profité de l’occasion pour indiquer que les élections communales peuvent être tenues à la date prévue (25 octobre prochain) sans incidents. Aussi, il a réitéré son soutien au gouvernement, qui, selon lui, est le seul à pouvoir maintenir ou non cette date. Patté Maïga, un des conférenciers dira que cette forme de gouvernance est très différente du régionalisme qui recommande l’autonomie des élites politiques contrairement à la régionalisation qui recommande des compétences spécifiques. Une clarification qui a prit en compte le souci de beaucoup de personnes présentes dans la salle. Même si certains restent toujours inquiets si cette régionalisation ne va pas aboutir à l’indépendance de certaines parties du territoire. Pour le conférencier, il revient aux acteurs politiques d’être sur leurs gardes sur ce sujet pour éviter qu’un tel scenario ne se produise.
Selon lui, l’objectif de cette forme de gouvernance est de faire des régions, des véritables pôles de développement. C'est-à-dire, nanties de beaucoup plus de responsabilités pour que le développement puisse s’opérer à partir des territoires. C’est un prolongement de la décentralisation qui favorisera le développement économique régional et consolide la déconcentration, a conclu Patté Maïga.
Modibo Dolo