L'armée malienne, à l'instar de l'ensemble de la société malienne, a besoin de se réformer. Si elle ne va pas à la réforme, c'est la réforme qui viendra à elle. À défaut, tout est perdu. Le Mali va très mal. Un mal se soigne à la racine.
Les demi-mesures, les réformettes, les compromissions ne font que soigner le mal en apparence. Le mal risque de développer une résistance médicamenteuse. La rigueur, le patriotisme et le dévouement du soldat de base n'est plus à démontrer. C'est la haute hiérarchie militaire qui est à revoir. Donc, le pouvoir politique. La locomotive part de la tête, tout comme, le poisson qui pourrit de la tête. Le monde est ainsi depuis la nuit des temps. Nous avons très récemment pu étonnement lire que l'armée de la Guinée Conakry compte un peu plus de 57% d'officiers. Ça ne s'invente pas.
Quid du Mali ?
Les chiffres sont pour le moment cachés. Mais, sans nul doute, nous en avions nous aussi à gogo. Souvenez-vous juste des câbles diplomatiques de Wikileaks 2009 où notre armée est décrite comme «une armée de généraux, incapable, sous-équipée et mal entraînée». Aussi, il suffit juste de regarder l'ORTM pour voir, d'année en année, des promotions de sorties d'EMIA qui se suivent à la chaîne. Armée mexicaine. Notre armée a besoin d’être réformée. Jouez l’amnésique ne sert absolument à rien.
Des urgences s'imposent
Encore une fois, il est temps de supprimer le prytanée militaire. Ce machin sert plutôt à la reproduction sociale par piston, népotisme, favoritisme, clientélisme qu'à forger l'amour de la patrie à travers le métier des armes. Le prytanée sert plutôt à la parade qu'au don de soi, le sacrifice suprême. Pendant la crise, le monde entier a assisté à son inutilité. Ce fut une véritable honte mondiale.
La terre entière a tout vu, tout su. Il nous coûte très cher et ne nous sert à rien. S'il était utile, les officiers qui y sont passés allaient nous sortir d'affaire. Le résultat est là et l'on ne peut rien contre l'évidence. Une chose est d'avoir du galon, une autre est d’être capable.
Il est encore temps de rappeler tous nos officiers qui sont dans des ministères, ambassades, consulats et entrepôts. Mettre à la retraite d'office tout le surplus d'officiers. Boubacar Sada Sy a bien mis à la porte 800 élèves-gendarmes. Même si, Alpha Oumar Konaré et un certain IBK ont trahi le Mali et la mémoire de Boubacar Sada Sy par une certaine réintégration des 800 éléments radiés. Ce laxisme d’État explique aussi en partie la crise actuelle. Vous, Boubacar Sada Sy, aviez joué votre partition. C'est l'essentiel. Dormez en paix. Vos enfants peuvent être fiers de vous.
Il n'y a rien de plus facile que de mettre à la retraite nos porte-galons. Absolument rien. C'est le patriotisme chez IBK qui fait défaut. Le patriotisme est l'alpha et l’oméga de la solution de notre sortie de crise. Quand récemment, un officier supérieur a été rappelé d'un entrepôt malien, il a osé attaquer en justice la décision de son rappel. Au motif qu'il n'a pas effectué un certain nombre d'années à ce poste. Il ne se plaint de n'être pas affecté au Nord, mais, se plaint d’être rappelé à Bamako. Quelle dignité ? Quelle fierté ? Et pourtant, la plupart des Maliens font semblant d'ignorer cette affaire. Quel avenir voulez-vous dans ces conditions pour le Mali ? Comment un soldat peut-il impunément se comporter de la sorte ? Boubacar Sada Sy est vraiment décédé. Pauvre Mali.
Il faut arrêter avec ces promotions sans fin de l'EMIA. N'envoyez des promotions à l'EMIA qu'en cas de besoin. Le monde entier nous observe. De grâce. Il est évident que le secours de Barkhane et de la Minusma n'est pas éternel. C'est dès à présent que nous devons préparer notre futur. Savoir anticiper. Faisons comme la France qui a anticipé dans la préparation son intervention au Mali dès mars 2012. Gouverner, c'est prévoir, dit-on. Si IBK n'a pas pris cette fois-ci l'avion pour sa balade lors de la nouvelle inauguration du canal de Suez, c'est dû à la sortie médiatique de Soumaïla Cissé.
Il est donc clair que si l'ensemble des patriotes maliens critiquent la mauvaise gouvernance d'IBK, il sera obligé de changer. Même, Ali Nouhoum Diallo aurait dû le faire, en patriote, ces derniers temps. Pour vu que cela soit sincère et que ça dure. Ce n'est pas évident. C'est un bon début Professeur Ali Nouhoum Diallo. Mieux vaut tard que jamais.
Le Mali, sans lutte implacable contre l'impunité sous toutes ses formes et à tous les niveaux, est sans avenir. IBK n'est pas à la hauteur.
Cela ne fait l'objet d'aucun doute. Il est trop attaché au vil. Dans certains salons feutrés de Paris, il se murmure que nous ne serons jamais capables de nous assumer, de maîtriser notre désert. C'est très grave. Prenons garde. Évitons que nous ne soyons l'objet d'un plan B. Il ne sert à rien de jouer les sourds-muets, les faux-fuyants, les faux-semblants, les fuites en avant, la recherche de boucs émissaires, car tôt ou tard, la réalité nous rattrapera. Pour nos gouvernants actuels, notre patrie est un terrain de jeu où l'on ramasse des milliards pour ensuite aller s'amuser en Occident. De la souffrance du peuple, ils s'en fichent éperdument.
Boubacar SOW