S’il y a un parti qui a contribué à l’avènement d’IBK au pouvoir, c’est bien l’ADP/Maliba. Son secrétaire général, Sory Ibrahim Traoré a une lecture particulière de la gestion du pays. « La majorité des populations maliennes ne sentent pas le changement », a-t-il souligné. Dans l’entretien ci-dessous, il évoque les élections à venir, l’accord pour la paix et les ambitions du parti.
Quelle lecture faites-vous de l’accord de paix ?
Nous restons optimistes malgré les difficultés constatées dans le démarrage de l’accord. Mais il nous semble impérieux de ne pas reléguer ausecond plan la mise en œuvre de meilleures conditions pour nos Forces armées qui constituent la seule garantie d’une paix durable. Nous avons aussi le devoir de reconnaissance vis-à-vis de ceux qui, au prix de leur vie, ont tenu tête aux forces sataniques dans les régions du Nord du Mali comme la jeunesse de Gao, etc.
Nous avons le devoir de répertorier tous ces mouvements de résistance en vue d’une reconnaissance nationale et leur implication dans la construction d’un Mali nouveau. Nous demandons la mobilisation de toutes les filles et de tous les fils du Mali autour de l’accord afin de créer les conditions d’un développement durable. Conforme à notre devise « paix, prospérité, partage ». Nous ne ménagerons aucun effort pour accompagner le président IBK et son gouvernement pour un Mali paisible, fort, prospère et respecté.
Les élections communales et régionales vont se tenir en octobre dans un contexte sécuritaire difficile. Quelle est la position de votre parti ?
A notre avis, il ne saurait y avoir d’élection sans l’implication de tous les signataires de l’accord. Dans ce contexte d’insécurité grandissante et de difficulté dans le démarrage de la mise en œuvre de l’accord et du non-retour des Maliens refugiés, ça serait politiquement très incorrecte et trop compromettant pour la République d’aller aux élections. Par exemple, comme préalable aux élections: il y a un nouveau découpage administratif, la définition des rôles et responsabilités des nouveaux élus et des polices territoriales, le retour des réfugiés, le désarmement et le cantonnement des groupes armées, etc.
Vous avez contribué à l’arrivée d’IBK au pouvoir. Quel commentaire faites-vous de ses deux ans de gestion ?
Nous lui conférons la mention « peut mieux faire ». La majorité des populations maliennes ne sentent pas le changement. Il y a eu de grands scandales au sommet de l’Etat qui restent encore impunis comme l’achat de l’avion et les armements et celui de l’engrais frelaté. Il est impératif d’améliorer la gouvernance pour mettre en confiance le peuple malien et nos partenaires.
Que pensez-vous de la gestion que fait le régime de l’insécurité récurrente ?
Les Maliens ne se sentent plus en sécurité et malheureusement les autorités en charge de cette question semblent dépassées par les événements. Il faut changer de cap, faire des réformes structurelles qui s’imposent.
Après son 1er congrès ordinaire, comment se porte le parti ADP/Maliba ?
Du congrès à nos jours, nous avons enregistré des adhésions massives sur l’ensemble du territoire et nous sommes prêts pour notre premier grand test national que constituent les élections générales à venir. Fort de quatre députés à l’Assemblée nationale, le parti ADP/Maliba se fixe comme objectif d’avoir des élus locaux dans toutes les régions du Mali et être présent dans au moins 5 conseils régionaux dont Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Bamako.
Propos recueillis par
Alpha Mahamane Cissé