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Zone de sécurité instaurée autour de Kidal par la MINUSMA : Une manœuvre pour favoriser les séparatistes
Publié le jeudi 20 aout 2015  |  L’Indépendant
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou




La décision prise, le lundi 17 août dernier, par la mission onusienne au Mali d’instaurer une » zone de sécurité » autour de Kidal ne semble pas faire l’unanimité. Bien qu’elle la justifie par la volonté de protéger les populations civiles suite à la reprise des combats entre unionistes et séparatistes dans la 8e région du Mali, beaucoup pensent qu’elle est surtout à l’avantage de ces derniers en ce sens qu’elle leur permet de se reconstituer et de se réarmer. Une situation qui rappelle une décision similaire prise en catimini au mois de janvier dernier de commun accord avec les séparatistes et qui a provoqué l’ire des manifestants à Gao.

Selon le communiqué rendu public par la MINUSMA, l’établissement d’une » zone de sécurité » autour de Kidal est destiné à » parer à toute éventualité d’une extension des combats qui pourraient affecter la population « . Cette zone devra s’étendre à 20 km autour de la capitale de l’Adrar des Ifoghas. La mission onusienne va même plus loin en menaçant qu’en cas de violation elle » agira en conséquence conformément à son mandat « .

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis sont très partagés sur cette décision. En effet, de nombreux observateurs estiment que c’est une manœuvre de deux poids et deux mesures. Ils en veulent pour preuve, les nombreuses exactions commises par les séparatistes contre les populations civiles sans que les casques bleus ne daignent lever le petit doigt. C’est le cas notamment à Ménaka et même à Anefis. A Kidal, les populations sont privées de tout, même du minimum vital depuis l’occupation de la ville par les séparatistes. En tout cas, certains pensent qu’au lieu de protéger les populations meurtries pendant de longs mois d’occupation, cette décision ne vise qu’à permettre aux séparatistes, en perte de vitesse, de se reconstituer et de se réarmer pour mieux revenir à la charge. Sinon comment comprendre qu’elle n’a jamais pris une décision similaire lorsqu’il s’est agi des localités dans lesquelles de nombreuses attaques ont été perpétrées par les séparatistes contre les militaires maliens ou les populations civiles.

Par ailleurs, cette manœuvre rappelle l’accord signé au mois de janvier dernier, entre la MINUSMA et les séparatistes, qui visait à établir une » zone temporaire de sécurité » sur l’axe d’Anefis – Almoustarat de 10 km de chaque côté. Un projet qui a été retiré suite à la grogne des manifestants de Gao qui le considéraient comme une manœuvre permettant aux séparatistes d’attaquer les unionistes dans leur fief de Tabankort, sans donner la possibilité à ces derniers de riposter. En tout cas, cette décision prise, visiblement à la hâte, ne semble pas faire l’unanimité. Il convient donc à la MINUSMA de consulter toutes les parties afin de se conformer aux aspirations des populations civiles du Nord du Mali qui ne demandent qu’à vivre dignement.

Massiré Diop
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