Suite à la décision prise par la MINUSMA d’instaurer une zone de sécurité à 20 km autour de Kidal – une mesure entrée en vigueur depuis mardi 18 août – des voix continuent à s’élever. Beaucoup estiment que cette décision est illégale, vu qu’elle a été prise d’une manière unilatérale et disproportionnée dans un Etat souverain. D’ailleurs, des informations révèlent que les ex-séparatistes profitent de cette situation pour se préparer afin de revenir à la charge pour reprendre la localité d’Anefis des mains des unionistes.
Cette situation a été l’objet d’une rencontre qui a réuni le mardi 18 août dernier, le Premier ministre et les leaders de la Plateforme. Selon nos sources, il y avait une grande convergence de vues entre le gouvernement et les unionistes. De part et d’autre, des dénonciations ont été faites contre la décision prise par la MINUSMA d’instaurer une zone de sécurité à 20 km autour de Kidal. Bien que selon la mission onusienne, le but de ce dispositif est de protéger les civils contre les violences, beaucoup estiment que c’est une décision qui favorise plus les ex-séparatistes au détriment des unionistes. D’ailleurs, selon nos sources, c’est à bord d’un hélicoptère de la MINUSMA que les cadres de la CMA ont quitté Bamako pour la capitale de l’Adrar des Ifoghas. Sur place, ils sont en train de mobiliser leurs troupes et se réarmer pour reprendre la localité d’Anefis, actuellement sous le contrôle de la Plateforme, depuis les affrontements meurtriers du lundi 17 août dernier.
Cependant, les unionistes ne se laissent pas impressionner par les avertissements de la MINUSMA en ce sens que celle-ci se comporte comme en territoire conquis. Les unionistes estiment d’ailleurs qu’ils n’ont fait que se défendre contre une agression des ex-séparatistes. Ils promettent de riposter à toutes les attaques venant du camp adverse quelle que soient les décisions prises par la mission onusienne.
En tout cas, c’est une vive tension que ce dispositif de la MINUSMA a créée au regard qu’il ne fait pas l’unanimité. D’ailleurs, on ignore si c’est une nouvelle manœuvre dilatoire, dans un communiqué rendu public hier, même la CMA n’approuve pas cette mesure en invitant la MINUSMA à lever toutes les » zone de sécurité » pour leur permettre de solder leurs comptes avec leurs adversaires. » Nous demandons à la MINUSMA de lever expressément et dans les meilleurs délais toutes les zones de sécurité établies sur le territoire de l’Azawad à Tabankort, Anafif, Menaka, Goundam, Ber, Tombouctou, Gao, Kidal et ailleurs et de laisser le soin à toutes les parties de régler leurs différends » indique le communiqué.
Pourtant, tout le monde sait aujourd’hui que les séparatistes sont bloqués de tous les côtés et ne bénéficient plus d’une quelconque sympathie depuis que leurs leaders ont signé l’accord. Donc, cet appel pourrait juste être une simple ruse.
Reste maintenant à savoir quelles sont les décisions qui seront prises pour ramener le calme et la quiétude reviennent dans cette partie du territoire.
Abdoulaye DIARRA