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Censé entrer en vigueur aujourd’hui : Le désarmement des groupes armés renvoyé aux calendes grecques
Publié le jeudi 20 aout 2015  |  L’Indépendant
Réunion
© aBamako.com par A.S
Réunion du comité de suivi sur l’accord de paix
Bamako, le 21 juillet 2015 le comité de suivi sur l’accord de paix a tenu sa 3e réunion au CICB.




C’est en principe aujourd’hui jeudi 20 août que le processus de cantonnement était censé entrer en vigueur. Cependant, il nous revient qu’en raison de la reprise des hostilités entre la CMA et la Plateforme, cette mesure a été renvoyée à une date ultérieure. D’ailleurs, le comité qui doit être mis en place à cet effet n’a toujours pas vu le jour. Par ailleurs, de nombreux combattants, notamment les sédentaires n’hésitent pas à exprimer leur désarroi, car craignant d’être exclus du processus.

La détérioration de la situation sécuritaire au nord du Mali avec la reprise des hostilités entre la CMA et la Plateforme, les difficultés liées au démarrage effectif des travaux du comité de suivi de l’accord en raison des divergences sur sa composition. Telles sont entre autres, les raisons pour lesquelles le processus de cantonnement censé voir le jour aujourd’hui, a été retardé. Une situation qui était prévisible au regard du contexte. Selon l’esprit et la lettre de l’accord de paix, le démarrage de ce processus est prévu au plus tard 60 jours après la signature dudit document par toutes les parties.

Pourtant, ce retard bien que justifié, ne devrait pas poser de problème chez de nombreux combattants qui risquent même d’approuver cette décision.

En effet, si pour certains combattants, notamment de la CMA, leur intégration ne devrait être qu’une formalité, d’autres seront confrontés au concept » un combattant, une arme « . Lequel a été défini pour l’intégration de tous les combattants. Cette mesure risque d’exclure de nombreux éléments des groupes armés sédentaires. Ainsi, outre le fait que ces derniers n’ont pas eu la chance de vider les magasins d’armes comme l’ont fait les séparatistes, lors du lancement de l’Opération Serval en janvier 2013, les forces françaises leur ont intimé l’ordre de rendre les armes qu’ils détenaient. Pourtant, cette décision n’a pas été prononcée contre les séparatistes qui ont pillé les dépôts d’armes et de munitions de l’armée malienne.

Cette manœuvre est considérée par certains comme un » deux poids et deux mesures » visant à affaiblir les combattants sédentaires au profit des séparatistes. Il semble donc que cette situation ne permettra pas de prendre en compte l’effectif réel des combattants de chaque mouvement à intégrer dans l’armée ou à insérer dans la vie civile.

Alors, il convient de mettre en œuvre cette opération en considérant toutes ces données au risque de provoquer des déceptions et des frustrations chez certains. Bien que cela ne soit pas une évidence, ce sentiment pourrait même les pousser à reprendre les armes pour se rebeller.

Massiré Diop
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