Quand l’obsession, l’oisiveté ou le désir ardent de l’argent rapide conduisent au drame ! Un policier tentant à conduire de force la sotrama en fourrière occasionne mort d’homme et un blessé grave. C’est arrivé mardi18 août 2015, aux environs de 15 heures, suite à l’altercation d’un policier de la Compagnie Circulation Routière (CCR), avec un chauffeur de Sotrama de marque Benz immatriculée N 3782 MD.
Le chauffeur de Sotrama en question répond au nom de Seybou Sangaré, âgé d’environ 22ans. Il quittait le centre pour Garantiguibougou en commune v du district de Bamako. Arrivé au rond-point des 30 mètres, il est sifflé pour stationnement irrégulière sur la voie publique par un élément de la Compagnie de la Circulation Routière (CCR). Ce dernier lui demanda de lui remettre les pièces du véhicule. Il refusa. C’est en ce moment qu’intervint le chef de poste, le sergent-chef Dibi Dembélé (promotion 2003) lequel décida conduire le véhicule en fourrière. Pour ce faire il demanda au chauffeur de vider son véhicule de ses passagers et de faire demi-tour. Ce qui fut fait et les deux hommes embarquèrent dans la sotrama.
Quelques instants après une courte distance parcourue, commença l’altercation. Le chauffeur roulant à vive allure, voulu prendre une autre direction et le policier s’est opposé en s’agrippant au volant. Chacun manœuvrait de son côté. Et le véhicule dans sa course s’est déséquilibré et heurta deux jeunes sur une moto Djakarta avant d’arracher un kiosque et terminer sa course dans le domicile de Boubacar Bah. Le conducteur de la moto Djakarta, Bah Sissoko n’a eu aucune chance. Il décède sur place et son compagnon Aboubacar Goulou Fofana s’en est sorti avec une fracture à la jambe. Il fut admis au service des urgences du CHU Gabriel Touré. La scène était tout simplement surréaliste.
Pour les populations riveraines, le policier et le chauffeur sont tous deux coupables. Elles décidèrent donc de les lyncher.
Le premier parvint à trouver refuge dans une famille d’où il demanda du renfort au 11ème arrondissement lequel se fit aider par les éléments du GMS.
Et dès leur arrivée sur les lieux, l’équipe appelée à la rescousse usa de gaz lacrymogènes afin d’exfiltrer leur camarade en danger. La riposte des jeunes du quartier fut violente. Ils saccagèrent tout sur leur passage et érigèrent des barricades. Les policiers parvinrent cependant à exfiltré leur camarade légèrement blessé à la tête. Il fut également admis CHU Gabriel Touré pour des soins.
Il a été entendu hier à la Direction Générale de police et mis aux arrêts. Au regard de la gravité des faits, il encourt une radiation pure et simple et sera présenté au juge. Idem pour le chauffeur. Tous deux risquent une lourde condamnation.
Le seuil de l’irresponsabilité
On le sait : les chauffeurs de Sotrama n’ont pas bonne réputation et les policiers, pas bonne presse ! Et quand les deux calamités se mettent ensemble, ils sont capables de provoquer un holocauste dans la capitale. Les premiers usent et abusent de stupéfiants et les seconds se croient tout permis. Autrement, au refus d’obtempérer du chauffeur, le policier avait la latitude de relever le numéro du véhicule et de le signaler à qui de droit en vue des recherches.
Quant aux populations, leur réaction n’est que l’expression physique d’un profond malaise social et d’un ras-le-bol général à cause de l’insécurité sous toutes ses formes. On peut, quand même dire, qu’on avait évité le pire qui reste pourtant à venir si les autorités ne revoient rapidement leur copie.
Adama Diarra Jackson et TC
Encadré
Samé : Un camion 10 tonnes écrase deux motocyclistes
La route tue et continue de tuer malgré les campagnes de sensibilisation par rapport au respect du code de la route. Les jeunes motocyclistes sont les premières victimes. Mardi dernier aux environs de 17 h, deux jeunes, répondant aux noms de Soumaïla Keita et de Cheick Oumar Coulibaly, en provenance de Kati trouvèrent la mort. Le système de freinage d’un camion à la descente, lâche et le mastodonte écrase les malheureux. Les sapeurs –pompiers, arrivés sur les lieux ne purent que transporter les deux dépouilles à la morgue.