Décidément, les soutiens à la CMA ne faiblissent pas. Après la Minusma, la médiation internationale vient de hausser le ton. Dans un communiqué, elle demande au Groupe d’autodéfense touareg, imghad et alliés (Gatia) de revenir à sa position initiale.
Depuis le paraphe, le 1er mars 2015, de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, les positions des Forces armées et de défense maliennes et celles de la Plateforme n’ont de cesse de faire l’objet de provocation et de harcèlement des combattants de la CMA. Mais, la communauté internationale n’agit que si ces «amis» de la CMA sont acculés. Inutile de rappeler que le Gatia, l’un des groupes armés de la Plateforme a infligé une lourde défaite à la CMA à Ménaka le 27 avril 2015 après avoir été attaqué par le Mnla à 40 km au sud-ouest de Ménaka, dans la localité d’Inazolt. Il a fallu concocter un accord annexe, il s’agit de l’arrangement sécurité signé à Alger pour déguerpir le Gatia de Ménaka. Après le sanglant revers subi par la CMA à la suite des affrontements avec le Gatia les 15, 16 et 17 août, la communauté internationale réagit à nouveau.
Voyant l’affaiblissement notoire de ses «alliés» de la CMA face a la force de frappe du Gatia, elle a créé une zone sécuritaire autour de Kidal pour protéger la CMA, désormais en prison. Ceci expliquant cela, la médiation internationale hausse le ton. Après avoir condamné les violences dans la région de Kidal, elle a exprimé dans un communiqué sa préoccupation quant au fait que ces affrontements armés soient le fait de parties prenantes à l’Accord signé les 15 mai et 20 juin 2015 et constituant donc une violation flagrante de ce document. «Considérant que ces affrontements constituent une grave entrave à la mise en œuvre de l’Accord et représentent une menace pour la paix et la stabilité du Mali ainsi que pour la vie des populations maliennes, la Médiation internationale appelle la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad à l’arrêt immédiat et sans condition des affrontements, ainsi qu’au rétablissement, sur le terrain, de la situation prévalant au moment de la signature de l’Accord», précise ledit communiqué. Selon nos sources, depuis le 15 juillet 2015, les forces de la Plateforme auxquelles appartient le Gatia, sont rentrées dans la région de Kidal, ce qui a occasionné une rencontre entre les chefs militaires des deux parties à Takelot, où une répartition territoriale avait été faite afin de mieux sécuriser les personnes et leurs biens.
Cet accord prévoyait que la CMA s’attèle à sécuriser le Nord de Kidal à partir de Takelot, alors que
la Plateforme devrait s’occuper du Sud-est à partir de la même localité. Chacun devrait garder cette position jusqu’à la grande rencontre des groupes armés prévue pour ce 18 août 2015 au Niger, où tout devrait être discuté pour mieux apaiser la tension entre les différents protagonistes.
Mai, le 15 août 2015, les éléments de la CMA ont violé cet accord en tirant sur une colonne de la Plateforme à Touzik. Et la Plateforme ne s’est pas fait prier pour repousser les assaillants. Le 16 août, la CMA est revenue à la charge, contraignant la Plateforme à une légitime défense et à apporter la riposte nécessaire. C’est ainsi que la Plateforme a décidé d’occuper Anéfis, a-t-on appris.
Oumar KONATE