Elu pour redresser un pays à genou, le président Ibrahim Boubacar Kéita a établi un calendrier politique qui se met, petit à petit, en route.
Elu président de la République, en 2013, avec plus de 70% des suffrages exprimés, Ibrahim Boubacar Kéita mesure l’ampleur des défis auxquels il doit faire face afin de combler les nombreuse attentes. Parmi ces attentes, le règlement de la crise du nord et le relèvement du niveau de vie des populations qui souffrent de la mauvaise gouvernance de ses élus.
Les élections présidentielles de 2013 se sont tenues dans un contexte particulier marqué par la rébellion des groupes armés du nord et la crise politique qui a débouché au coup d’Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré. Pour la majorité des Maliens, « IBK », est l’homme de la situation ; celui qui peut redresser et mettre sur rail le pays meurtri par tant d’années de conflit armé ; de mal gouvernance etc.
Renouer les liens avec l’extérieur
Pour un pays qui vient de vivre un coup d’Etat donc coupé « diplomatiquement » du reste du monde, et qui fait face au terrorisme, la première étape, c’est renouer les contacts. C’est pourquoi le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a pris son bâton de pèlerin pour sillonner le monde. Au cours de ces nombreux périples, le président IBK a donné l’image d’un pays pleins de valeurs, de ressources et sur qui on peut compter dans les relations bilatérales et multilatérales. Pour lui, le Mali n’est pas le Mali présenté par ses ennemis à l’extérieur. Regagner la confiance du monde extérieur, solliciter son appui, est une nécessité jamais comprise par les détracteurs du nouveau régime.
Sous l’arbre à palabres
La vision du président IBK dans la résolution de la crise qui secoue le septentrion du pays et qui commence à avoir des ramifications partout dans le pays, est une vision de dialogue, de négociation entre fils d’un même pays. Avant d’inviter les Maliens sous l’arbre à palabres, il a voulu faire les états généraux de la décentralisation, car, pour lui, le problème du nord est la conséquence d’une décentralisation mal appliquée.
Réunis autour de la même table dans la capitale algérienne, le voisin le plus malien, le gouvernement malien et les groupes rebelles ont présentée une feuille de route qui devrait aider à sortir le Mali de la crise dont il n’a point besoin. Cet accord dit d’Alger, n’est ni le coran ni la bible, mais un guide/aide-mémoire pour ceux qui croient en la paix par le dialogue. Là encore, ses détracteurs l’accusent de n’avoir pas assez fait pour la paix, lui qui a su réunir et faire signer un parchemin sur lequel les parties en conflit, ont transcrit leur volonté d’aller vers la paix.
Au plus près des préoccupations des populations
Le déplacement dans la région de Sikasso, marque le début d’une série de visites que le chef de l’Etat entreprendra à l’intérieur du pays, tout au long de son quinquennat. Après avoir parcouru le monde, IBK est à mesure d’expliquer aux Maliens qu’ils ne sont pas seuls. Les Maliens peuvent compter sur des « amis » dans leur combat contre le terrorisme, le sous-développement.
Il l’a dit lui-même, au cours de cette visite dans la région de Sikasso, qu’il fallait que le Mali renoue avec le monde extérieur.
Le président IBK a voulu, également, faire de cette tournée, une tournée d’information et de sensibilisation autour des acquis de l’accord d’Alger. Dans un pays où la désinformation est une arme politique, le chef de l’Etat, à chaque étape de sa visite, explique le sens des accords d’Alger. Pour lui, ces accords permettent de sauvegarder l’essentiel et de cheminer, ensemble, vers la paix, à condition, toutefois, que chaque Malien en fasse son affaire.
Dans cette tournée, le Président IBK fait passer un message de rassemblement. Pour lui, face aux ennemis qui menacent la stabilité du pays, il ne saura y avoir de division, même politique. Pas question de « majorité présidentielle » «d’opposition parlementaire ». Il est en tournée pour tous les Maliens, en tant que président de la République. C’est le principal message véhiculé tout au long de cette tournée dont le sens et la signification sont à chercher dans le souci de trouver des solutions aux problèmes de tous les Maliens.
Elever le niveau du débat politique afin de mieux répondre aux préoccupations des populations ; avoir du répondant, tels sont les autres soucis partagés du président de la République qui, au cours de sa tournée, a demandé à cette « majorité » politique qui l’entoure d’être moins « frileuse » dans ses propos.
Afin, IBK se veut rassurant à toutes les étapes. Le chemin à parcourir pour sortir du tunnel, est, certes, long et plein d’obstacles, mais, unis et solidaires, rien n’est impossible pour les Maliens. Et comme on peut le constater, le président IBK a un agenda politique qui s’exécute, pour le moment, dans un timing parfait.
Tièmoko Traoré
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