Du 14 au 15 novembre dernier, le Cadre de concertation des jeunes de la région de Gao a organisé un Forum sur la situation sécuritaire de notre pays. La rencontre avait pour but d’amener tous les acteurs à réfléchir pour une solution de sortie de crise. Cette rencontre a mobilisé les Cadres de concertation (Touareg et Sédentaires), des notables d’Ansongo, Bourem, Gao et Ménaka, les leaders religieux, les chefs de village et de fraction, les ONGs et plusieurs organisations, associations et mouvement de jeunes de la région.
Durant ces deux jours de débats, plusieurs thèmes ont fait l’objet d’échanges entre les participants. Il s’agit notamment de la Charia (la loi islamique), des liens sociaux, du rôle des jeunes en période de crise et des rebellions touarègues armées: historique, fondements et conséquences.
Il est ressorti que, dans la plupart des conflits entre les différentes communautés, notamment les Songhaïs et les Touaregs, le dialogue et la concertation entre les leaders communautaires ont toujours permis d’aboutir à des solutions pacifiques. De Sonni Ali Ber à la pénétration coloniale, en passant par Askia Mohamed, il y a toujours eu des alliances entre les différentes communautés.
D’ailleurs, a rappelé un participant, Askia Mohamed avait dans son armée une unité composée uniquement de Touaregs. Autre exemple illustrant la bonne entente entre les communautés qui a attiré l’attention du public, l’évasion du chef touareg Fihroun. En effet, selon un conférencier, «c’est une ruse élaborée par les Songhaïs qui a consisté à déguiser un Songhaï pour le mettre à la place de Fihroun et permettre ainsi au chef touareg de s’évader de la prison du colonisateur».
Cela constitue sans doute une illustration du degré des liens de solidarité, d’entraide et de sacrifice qui a existé et qui doit toujours exister entre les Touaregs et les communautés sédentaires de la vallée du Niger. Cela a d’ailleurs été démontré par le Maire de la commune d’Anchawadj, Hamada Hamane Haidara, qui, dans sa communication, a vanté la sacralité du pacte social existant entre les communautés touaregs et sédentaires de l’Issa Ber.