BAMAKO -- La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, à dominante touareg) a suspendu sa participation au Comité de suivi de l'Accord de paix (CSA) dont les travaux devaient reprendre lundi à Bamako, rapportent les médias locaux.
Cette suspension se poursuivra jusqu'au retrait de ses rivaux du Groupe d'autodéfense touaregs Imgad et alliés (GATIA), des positions que la CMA occupaient avant la signature de l'accord de paix de juin 2015, précisent les médias citant un porte-parole de la coordination.
Les éléments de la CMA avait été chassés par le Gatia (pro-gouvernemental) de ces positions et notamment de la ville d'Anéfis, suite aux combats dans la région de Kidal, la semaine dernière.
"Nous avons reçu des invitations pour participer aux travaux des différents sous-comités du CSA que nous avons déclinées", a assuré Almou Ag Mohamed, l'un des porte-paroles de la CMA, dans un entretien publié ce matin par le bihebdomadaire L'Indicateur du Renouveau.
Il a toutefois précisé que la CMA est disposée "à participer à une réunion urgente du comité de suivi de l'accord qui sera dédié exclusivement à la situation actuelle qui prévaut sur le terrain".
Et, aujourd'hui, "je peux vous assurer que la CMA est désormais dans une toute autre logique: celle de se défendre et de récupérer toutes les positions nouvellement occupées par les milices (du Gatia) en violation flagrante de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali", a affirmé Almou Ag Mohamed.
Il a rappelé à cet égard que la CMA a demandé à la Minusma (mission de paix de l'ONU) de lever toutes les zones de sécurité établies pour protéger les populations civiles.
"Nous voulons juste donner une chance à la Minusma et aux autres garants de l'accord de trouver une solution pacifique à ce problème. Sans quoi la CMA risque malheureusement de se retrouver dans l'obligation de passer par une action militaire pour récupérer ses positions", a ajouté le porte-parole.
Depuis quelques jours, la médiation internationale a multiplié les rencontres avec les différentes parties pour faire baisser la tension dans la région de Kidal. Mais, pour le moment, chacun semble être figé sur sa position.
Selon le secrétaire général adjoint du GATIA, Haballa Ag Amzatal, la dernière rencontre de son mouvement avec la Minusma n'a rien donné. Ainsi, si la la Plateforme pro-gouvernmentale composée de groupes d'autodéfense dont le GATIA s'est déclarée "prête" à accepter la cessation des hostilités, elle rejette en revanche "le retour aux positions antérieures" demandée par la médiation.
"Nous ne quitterons pas Anefis au profit de la CMA. En tout cas, pas avant que le processus de désarmement et de cantonnement de tous les groupes, prévu par l'accord de paix, soit enclenché", a prévenu Haballa Ag Amzatal qui réagissait ce lundi sur une radio de proximité de la capitale malienne, Renouveau FM.
Après l'adoption de son règlement intérieur, la réunion du CSA annoncée pour ce lundi, devait mettre en place les membres dudit comité.