La MINUSMA qui s’engage à mettre en place une zone de sécurité autour de Kidal est celle-là même qui assiste dans l’indifférence totale à la recrudescence des attaques djihadistes, et encore la même qui a livré Kidal aux mouvements armés conformément à sa plus haute mission de soutien et protection du MNLA contre les Forces Armées Maliennes.
Il nous revient dès lors de poser la question de la révision du mandat de la MINUSMA en vue d’une nouvelle orientation de ses activités cette fois-ci en faveur du Mali et en relation avec la mise hors d’état de nuire du terroriste de grand chemin Yad Ag Ghali et ses acolytes du Front national de libération du Macina comme priorité des priorités. Suivez notre regard !
Il est important de rappeler que c’est la force Serval qui a chassé les terroristes de Kidal pour y placer le MNLA. Nous gardons tous également le triste souvenir de la visite meurtrière de Moussa Mara, Premier ministre d’alors, à Kidal. Ce jour, la victoire des forces armées maliennes sur les séparatistes fut de courte durée à cause du soutien des forces françaises au MNLA. Récemment, les éléments de la MINUSMA en sont même arrivés à tirer sur des manifestants non armés à Gao, alors qu’ils s’étaient abstenus de réagir avec la dernière rigueur face aux attaques de leur propre camp à Kidal par les mouvements armés. Aussi, après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu des pourparlers d’Alger, la MINUSMA semble se cacher quand les assaillants pointent leur nez, jusqu’à ce que les tueries aient lieu. Ce fut le cas dans plusieurs localités du Nord et du Sud sans épargner la capitale Bamako.
Les assaillants agissent comme bon leur semblent partout et à tout moment, y compris dans les cercles que l’on croyait même sécurisés, et tuent même des agents de cette MINUSMA qui, malgré ce constat amère, a le toupet de vouloir créer une zone de sécurité autour de Kidal. Alors pour qui roule la MINUSMA ? Est-elle là pour nous protéger ou pour nous combattre ? Qu’attendent les autorités compétentes pour mettre définitivement un terme à cette attitude de haute trahison vis-à-vis des populations désabusées du Mali ?
En toute vérité, depuis que les soldats de la MINUSMA ont tiré sur les manifestants à Gao, le gouvernement après les enquêtes qui ont prouvé cette haute trahison, devait saisir le taureau par les cornes et faire renvoyer les coupables dans leurs pays respectifs pour subir des sanctions que l’ONU devrait exiger. Ces tireurs dans les flancs maliens ne devraient plus avoir de place au Mali. Ils font honte à leur mission et à ceux de leurs collègues consciencieux et intègres. Raison de plus, il faut séparer la bonne graine de l’ivraie. Mais la France n’en dit pas mot, de même que le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Cette MINUSMA qui tire sur les populations maliennes au motif de se défendre devrait plutôt tirer sur les assaillants en recrudescence dans notre pays. Ou plier ses bagages. Les Forces armées maliennes s’occuperont du reste, après tant de formations et avec le soutien des forces uniquement africaines, éventuellement appuyées par
les russes et les chinois, car la France et les Etats-Unis ont atteint leur seuil d’incompétence en raison de leur soutien aux forces séparatistes ou fédéralistes. Ce qui fait d’ailleurs qu’à présent Kidal est séparé du Mali. Entre temps, ils nous volent nos ressources minières en échange de leur soutien au MNLA. Toutes choses contraires à la bonne coopération qui devrait exister entre nos Etats.
Pour rappel, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a été fondé le 16 octobre 2011, avec comme objectif la création d’un Etat indépendant au nord du Mali : Azawad. Comme par hasard, le 26 août 2011, l’ancien et véritable leader du mouvement dit de l’Azawad, Ibrahim Ag Bahanga, est tué dans un mystérieux accident de voiture dans le désert… Cette mort permettra l’usurpation de la “cause Azawad” par les valets de la France et du Qatar. Ibrahim Ag Bahanga était l’un des trois leaders du mouvement de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC) créé en mai 2006, aux côtés de Hassan Fagaga (un ex-officier de l’armée libyenne) et Iyad Ag Ghali. Le premier ex-secrétaire général du MNLA, Mohamed Ag Najem, n’est autre que le neveu d’Iyad Ag Ghali.
En 1990, il rejoint la rébellion du Mouvement populaire de libération de l’Azawad (MPLA) créé par son oncle en 1988. Après les accords avec l’Etat malien en 1992, il dépose les armes et retourne en Libye où il obtient le grade de colonel. Il déserte en 2011, avant la chute de Kadhafi et revient au Mali où il fonde le MNLA à l’instigation de l’Otan et de la France sarkozyenne. Grâce à la France, le MNLA avait de gros moyens, et les agents qui ont entraîné ses éléments sont Français. Le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, est l’oncle du fondateur du MNLA, lui aussi dissident de l’ADC. Iyad Ag Ghali créé Ansar Dine en 2010. Cet ancien ‘‘bon vivant’’ a un long parcours de baroudeur et de trafiquant derrière lui. Après maints attentats commis par le MPLA, qu’il avait créé auparavant, il signera les accords de 1992 avant de créer un autre mouvement, le MPA, qu’il dissout en 1996. En mai 2006, il fonde le mouvement de l’Alliance
démocratique du 23 mai pour le changement (ADC) aux côtés de Hassan Fagaga (un ex-officier de l’armée libyenne) et d’Ibrahim Ag Bahanga (cité plus haut). En 2006, l’ADC signe les accords d’Alger : Iyad Ag Ghali est alors nommé en qualité de Conseiller consulaire du Mali à Djeddah.
Le bon vivant, habitué aux bars du désert, se retrouve à fréquenter des barbus : suspecté d’activités avec des extrémistes, il est déclaré persona non grata par les Saoudiens, alors il se retrouve à Paris à fréquenter les mosquées. Bizarrement, à la veille de la “révolution” libyenne, il revient au Mali en 2010 où il crée Ansar Dine aux côtés d’une poignée d’anciennes recrues pseudo-indépendantistes qui, comme lui, passeront sans transition des revendications pseudo-ethniques à des revendications “djihadistes”. En fait, il s’agissait d’une dizaine de Touareg de la fraction des Irayakane qui passent de la “cause Azawad” à un autre fonds de commerce, celui de l’Islam. Les membres de l’ADC, quant à eux, ne suivront ni Ansar Dine ni le MNLA : ils savent qu’un même manipulateur occidental est derrière ces nouveaux sigles sortis de nulle part. Ansar Dine comptait “seulement 14 Touareg, pas un de plus”, avait dit, ironique, un responsable du MNLA, qui lui disposait de plusieurs véhicules apparemment achetés avec l’argent français alors qu’Ansar Dine n’avait rien. Mais les dollars de l’émir Hamad finiront par arriver dans les 4×4 du Croissant-Rouge qatari, et Iyad Ag Ghaly pourra prendre sa revanche sur son petit neveu Bilal Ag Acherif qui a osé le narguer. Il pourra enfin avoir ses jolis véhicules, des tenues kaki, des gants, les plus jolis de tous, probablement sortis de chez le même grand-couturier qui fabrique les coûteux treillis des soldats qataris. Mais tout “islamiste” qu’il est, il suivra son “laïc” de neveu ; il suivra la meute quand elle partira à l’assaut du Nord-Mali,
il fera partie de cette multinationale terroriste patronnée par la France et Qatar, avec des Etats-Unis qui ne donnent pas l’impression d’exister. Une fois au Nord-Mali, Ansar Dine pourra recruter des centaines de djihadistes maliens et africains et même des enfants pour pallier le manque de combattants autochtones, car les Touareg ne servent pas d’appât aux anciens colonialistes, aux dires de notre confrère Ali El Hadj Tahar (Le Soir d’Algérie) que nous reprenons ici.
Aujourd’hui, c’est le même Iyad Ag Ghali qui poursuit les attaques par procuration, sa filiale FNLM ayant le vent en poupe. Que fait la MINUSMA contre Iyad ? Que fait Hollande ? Rien, absolument rien. Et pour cause, ils sont derrière la crise malienne en appui au MNLA comme l’atteste l’analyste français indépendant, David S. J. Borrelli, qui écrivait : ” La France lui apporte tout le soutien nécessaire à l’élaboration d’un mini projet politique préfigurant la scission du Mali, en mettant notamment à sa disposition de nombreux conseillers ainsi qu’un bureau à Paris. Pendant ce temps, le Qatar s’occupe de la formation d’Ansar Dine, regroupant des djihadistes du Mujao, d’Aqmi et des islamistes du FIIA au sein même et sous couvert de l’entité nationaliste-indépendantiste MNLA, complétant leurs rangs par l’envoi de ”takfiristes” des quatre coins du monde et de leur armement”.
En définitive, à travers ce qui précède, et connaissant nos ennemis, il y a lieu de les combattre par nous-mêmes d’abord, au double plan militaire et diplomatique. Et alors qu’on y ait, il y a lieu de chercher à récupérer la totalité du matériel militaire qu’ATT avait commandé, mais qui restera bloqué dans les ports d’Abidjan, de Conakry et de Dakar. La cargaison comprenait 140 blindés et semi-blindés, 50 lanceurs d’obus, des véhicules de transport de troupes, des Kalachnikov, des munitions, et aurait permis l’éradication des mercenaires… Il y avait aussi des avions Soukoï russes, comme tout le reste du matériel, en attente dans certains ports européens, selon Ali El Hadj Tahar.
A bon entendeur salut !
Mamadou DABO
Zenith balé