C’est en principe ce lundi 24 août que devrait avoir lieu la quatrième réunion du Comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation. Une rencontre qui intervient dans un contexte sécuritaire très tendu marqué par la reprise des hostilités la semaine dernière entre la CMA et la Plateforme. Bien que les armes se soient tues depuis l’établissement d’une zone de sécurité autour de Kidal par la MINUSMA, c’est un calme très précaire qui règne dans la 8e région administrative du Mali. Malgré les nombreuses pressions exercées sur elle, la Plateforme refuse de quitter la localité d’Anefis avant le redéploiement de l’armée malienne, conformément aux dispositions de l’accord de paix.
ien qu’hésitants au départ, les leaders de la CMA ont commencé à venir à Bamako pour participer aux travaux de la quatrième session du Comité de suivi de l’accord, dont l’ouverture est prévue aujourd’hui. En effet, comme condition à leur présence à cette rencontre, les ex-rebelles kidalois avaient réclamé le retrait des mouvements de la plateforme républicaine de la localité d’Anefis qu’ils ont occupée après les combats meurtriers les ayant opposés à la CMA, il y a une semaine. Aussi, ils avaient exigé que la MINUSMA retire toutes les zones de sécurité pour les laisser solder leurs comptes avec la Plateforme.
Une escalade de la violence que la médiation internationale a voulu régler par la voie du dialogue et de la diplomatie.
Ainsi, depuis deux jours, des réunions d’urgence se tiennent entre les rebelles et la MINUSMA notamment. En outre, ces rencontres coïncident avec une réunion des quatre sous-comités installés dans le cadre du Comité de suivi de l’accord qui a également eu lieu ce week-end. Au cours de ces réunions, il nous est revenu que le principal point soulevé par les ex-rebelles, est relatif à ” la situation de Kidal “ avant tous les autres sujets.
Apparemment, leur requête a été rejetée par les mouvements de la Plateforme qui n’entendent pas céder aussi facilement Anefis.
Comme condition à leur retrait de cette localité située à une centaine de kilomètres de Kidal, ils ont demandé que l’armée malienne se substitue à leurs forces conformément aux dispositions de l’accord de paix. Ils ont aussi indiqué que la ” zone de sécurité ” instaurée par la MINUSMA à 20 km de Kidal pour dit-elle ” protéger les civils ” ne les engage en rien. C’est dire combien cette réunion du Comité de suivi risque d’être houleuse et incertaine. D’autant plus que la question de l’article 10 du règlement intérieur concernant la représentativité des différents protagonistes n’a toujours pas été résolue.
On se souvient que récemment, des mouvements qui se disent exclus de ce Comité sont montés au créneau en créant la coordination des mouvements prônant l’inclusivité et signataires de l’accord du 15 mai 2015 (COMPIS 15). Lesquels n’entendent pas rester à l’écart du processus vu que la plupart d’entre eux sont signataires de l’accord de paix. En tout cas, la situation s’annonce d’ores et déjà très explosive et son dénouement parait très incertain.
Reste à savoir quelle sera la réaction de la Communauté internationale qui n’entend sûrement pas s’arrêter en si bon chemin après tant d’efforts déployés pour résoudre la crise malienne.
Massiré DIOP