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Chronique satirique : La CMA ou l’art de rouler le monde entier dans la farine
Publié le mardi 25 aout 2015  |  Le Procès Verbal
Réunion
© aBamako.com par A.S
Réunion du comité de suivi sur l’accord de paix
Bamako, le 21 juillet 2015 le comité de suivi sur l’accord de paix a tenu sa 3e réunion au CICB.




On aura beau me laver me cerveau à l’eau de javel, je ne croirai jamais à la bonne foi de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Des gens qui osent égorger sept préfets et sous-préfets ne peuvent pas accepter de perdre le contrôle de leur fief, Kidal, sous peine de devoir vivre éternellement sous terre. Par conséquent, je ne m’étonne pas que l’Accord d’Alger ne serve à rien, comme en témoigne la recrudescence des attaques armées malgré sa signature solennelle. Ladji Bourama aura donc donné l’accolade aux bandits armés pour des haricots !

L’avez-vous remarqué? Chaque fois que la CMA est appelée à tenir un engagement important, elle trouve le moyen de provoquer une guerre pour ne rien faire du tout. Ainsi, à la veille du 15 mai 2015, la CMA subissait une pression diplomatique internationale unanime pour qu’elle appose sa signature sur l’Accord d’Alger. Pour sortir de ce merdier géant, elle a fait des grimaces au GATIA, la milice pro-gouvernementale postée à Ménaka. Résultat: une bataille entre les deux groupes que la CMA a utilisée comme prétexte pour ajourner sa signature de l’Accord. Dans la foulée, la pression diplomatique qui étranglait le conglomérat rebelle a disparu, au détriment du GATIA dont la communauté internationale exigea bruyamment le retrait de Ménaka.

En août 2015, même cinéma! Au lieu de commencer à désarmer et à se laisser cantonner à partir du 20 août, comme prévu dans les accords de paix, voilà la CMA (encore elle) aux prises avec le GATIA aux environs de Kidal. Conséquence: tout le monde a oublié l’histoire du cantonnement et a les yeux rivés sur la “zone de sécurité” établie par la MINUSMA autour de Kidal. Bien entendu, dans un contexte si fébrile, nul diplomate ou médiateur ne se hasarde plus à demander à la CMA de ranger ses armes dans un hangar et d’abandonner ses uniformes made in Libya.

Demain encore, quand il s’agira de cantonnement ou de désarmement, vous verrez la CMA inventer une autre bataille sous des prétextes plus ou moins fallacieux. Elle est passée maître dans l’art de rouler tout le monde dans la farine, voire dans du crottin de chameau. En vérité, ces rebelles-là, instruits par l’Occident et nourris au lait Nido par le Qatar, ne manqueront jamais de prétextes pour continuer à vivre hors des lois et à perpétuer la guerre. L’Accord d’Alger et ses multiples annexes sont, en effet, pratiquement inapplicables et susceptibles de mille et une interprétations. Il y est, par exemple, question de recrutement “prioritaire” de “ressortissants de

l’Azawad” dans la future armée nationale. Que signifie donc l’adjectif “prioritaire” ? Signifie-t-il que nul Malien ne sera recruté s’il ne s’appelle Ould ou Ag ? De plus, qu’entend-on vraiment par “ressortissants de l’Azawad” ? S’agit-il des bandits armés, amis et connaissances, ou des paisibles habitants du nord-Mali qui n’ont jamais pris les armes contre leur pays? Et puis, j’ai l’impression que les chefs rebelles, qui ont la douce habitude de manger sans travailler, caressent le rêve d’occuper, dans le gouvernement malien, des ministères juteux comme ceux des Finances, de la Défense ou des Affaires Etrangères. Or, en la matière, Ladji Bourama, semble avoir d’autres idées: n’ayant pas fini de nourrir la foule de nomades politiques qui ont émigré vers Sébénicoro entre les deux tours de la dernière présidentielle, il n’a pas assez de pain ministériel à distribuer aux mangeurs enturbannés. Va-t-il leur servir, au lieu des ministères attendus, des proverbes latins ou grecs ? Qui vivra verra! En tout cas, à la place de Ladji Bourama, je ne confierais jamais mes secrets et mon Boeing présidentiel à un ex-bandit armé. Car même s’il n’est plus armé, il reste bel et bien un bandit!



Tiékorobani
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