Comme nous l’annoncions dans notre parution d’hier, les travaux de la quatrième session du Comité de suivi se sont ouverts. Cependant, aucune entente ne s’est dégagée au terme de cette réunion. En effet, la CMA a confirmé la suspension de sa participation aux travaux de cette instance jusqu’au retrait des forces loyalistes de la localité d’Anefis. Une requête rejetée par la Plateforme qui conditionne son retrait à un redéploiement sur le site de l’armée malienne. Une commission de contact, présidée par le représentant de l’Union africaine, Pierre Buyoya, a été mise en place pour gérer le problème. Par ailleurs, le point d’orgue de cette rencontre qui doit se poursuivre ce matin a été le sort réservé à la COMPIS 15. Laquelle entend être considérée comme un acteur à part entière du processus. Bref, c’est donc à un véritable statu quo auquel on assiste.
Finalement, aucun progrès n’a été réalisé au terme des travaux d’ouverture de la quatrième réunion du Comité de suivi de l’accord. La médiation n’est pas parvenue à faire entendre raison aux différentes parties qui campent sur leur position. Comme ils l’ont promis, les ex-rebelles kidalois ont bel et bien assisté à l’ouverture des travaux. Mais ce fut uniquement pour lire une déclaration par la voix de l’ex-député de Bourem, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, dans laquelle ils ont confirmé la suspension de leur participation aux travaux dudit Comité jusqu’au retrait des forces loyalistes d’Anefis. La médiation a abondé dans le même sens que les ex-rebelles en soutenant que les parties devraient retourner à leurs positions initiales pour une reprise sereine des travaux.
Chose que les mouvements de la Plateforme ont tout simplement balayée d’un revers de la main. Pour eux, pas question de quitter Anefis jusqu’au redéploiement de l’armée malienne.
C’est ainsi qu’une commission de contact présidée par le représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya et composée de six membres, a été mise sur pied pour gérer le problème. Celle-ci a pour mission de rencontrer toutes les parties pour faire un rapport complet sur la situation.
L’autre point qui a cristallisé les débats a trait à la composition définitive du Comité de suivi. Selon nos informations, les débats ont été très houleux rien qu’à l’évocation de ce point. Ainsi, la médiation a demandé aux mouvements de la COMPIS 15 (la Coordination des mouvements prônant l’inclusivité et signataires de l’accord du 15 mai 2015) de regagner leurs entités d’origine – ce qui est loin d’être gagné – ou de siéger aux travaux en qualité d’invités permanents. Ce que ces mouvements ont refusé en réaffirmant l’inclusivité du processus et leur rôle d’acteur au même titre que les autres.
Bref, c’est donc à une véritable cacophonie qu’on a assisté et c’est l’accord de paix qui est ainsi pris en otage.
Reste à savoir si les travaux d’aujourd’hui permettront de décrisper la situation.
Bruno D SEGBEDJI