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Les véritables dessous de la bataille d’Anefis : L’interception d’une importante quantité de drogues à l’origine de la montée de l’adrénaline
Publié le mercredi 26 aout 2015  |  L’Indépendant
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)




Cela ne fait aucun doute qu’Anefis a toujours été considérée comme une chasse gardée des narcotrafiquants qui y font passer l’essentiel de leur cargaison. La CMA, qui l’occupait en a été chassée le jour même où elle devait convoyer une cargaison de drogues vers sa destination finale. La perte de cette précieuse marchandise (qui constitue une véritable source de revenu) alimente aujourd’hui l’animosité entre le GATIA (Plateforme) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Après les échanges de tirs entre le GATIA et la CMA dans la vallée d’Amassine à 80 km de Kidal, le samedi 15 août, les hostilités ont à nouveau repris entre ces deux groupes rivaux signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le lundi 17 août à Anéfis. La violence de cette bataille avec usage d’armes lourdes de part et d’autres (20 morts du côté de la CMA dont un chef rebelle) s’explique par le désir de contrôler ANEFIS, une zone fortement stratégique dans l’acheminement des cargaisons de drogues et autres trafics en tout genre et qui était occupée pendant plus d’un an par la Coordination des mouvements de l’Azawad suite aux évènements sanglants du 21 mai 2014 à Kidal.

Les affrontements du lundi 17 août ont coïncidé avec le passage d’une cargaison de drogues que la CMA devait convoyer à partir d’Anefis jusqu’à sa destination finale. Les éléments du GATIA, établis à Tabankort, non loin d’Anefis, informés de la transaction autour de cette importante marchandise estimée à plusieurs dizaines de millions de FCFA, ont lancé l’assaut contre les narcotrafiquants. Les éléments de la CMA ont jeté toute leur force dans cette bataille dont la perte pourrait sonner le glas pour ce mouvement qui tire l’essentiel de ses ressources de ces précieuses marchandises. C’est ce qui explique du reste l’entrée en guerre, le lundi 17 août, de certains chefs rebelles du mouvement arabe de l’Azawad (MAA dissident) et du HCUA. Il nous revient qu’au cours des combats, la CMA a perdu une partie de cette cargaison. Mais elle a pu emporter une importante quantité à Kidal, son fief. Aussi la décision de la CMA de suspendre sa participation au Comité de suivi ne vise qu’à récupérer Anefis qui lui a échappé. Elle est prête à tout entreprendre pour l’occuper à nouveau.

Le contentieux autour d’Anefis rappelle celui de Ménaka lorsque le GATIA a chassé le MNLA et alliés, courant avril, de cette ville, une autre zone stratégique. L’imposition d’une zone de sécurité autour de cette ville et le retour de l’armée sur ses positions a finalement conduit le GATIA à se retirer de Ménaka.

La Plateforme s’est dite prête à se retirer d’Anefis à condition que l’armée malienne s’y déploie. Cette proposition n’est pas pour l’instant partagée par la CMA, plus que jamais déterminée à contrôler le trafic de la drogue.

Menaka, Tabankort, Anefis : chemin de la drogue, de trafics en tout genre et des armes

C’est le lieu d’indiquer que certaines localités ont toujours fait l’objet de vives convoitises dans la crise sécuritaire du nord. L’enjeu étant le contrôle des axes stratégiques qui constituent de véritables sources de revenus pour les groupes armés. Si Ménaka est convoité pour le passage des armes et marchandises, Tabankort et Anefis ont la réputation d’être de véritables plaques tournantes pour le passage de la drogue (cocaïne).

Selon des sources sécuritaires, des petits appareils se posent dans ces zones et vident leur contenu (cocaïne) avant de disparaitre. Ces marchandises sont ensuite acheminées à bord de véhicules 4×4 lourdement sécurisés. Selon un observateur : “Ce n’est pas surprenant que les endroits stratégiques ont toujours fait l’objet de batailles rangées entre les différents groupes armés du nord. Ces groupes se connaissent bien et savent ce qui peut affaiblir l’autre. C’est ce à quoi nous assistons actuellement. Car celui qui gagne la bataille pour le contrôle des axes majeurs affaibli l’autre et gagne la guerre “.

Abdoulaye DIARRA
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