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Elections communales et régionales du 25 octobre Les partis politiques n’y croient plus
Publié le jeudi 27 aout 2015  |  Le Républicain
Première
© aBamako.com par Androuicha
Première réunion de 2015 du Comité de Pilotage du PAPEM
Bamako, le 19 février 2015 au MATD. Le Comité de Pilotage du Processus d`Appui au Processus Electoral au Mali a tenu sa première réunion de l`année 2015 sous la présidence du ministre de l`administration territoriale et de la décentralisation, M. Abdoulaye Idrissa Maiga.




Désormais sous pression après trois reports des élections communales et régionales, preuve de son incapacité à résoudre l’interminable crise sécuritaire du pays, le gouvernement du Mali, à travers le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, s’emploie à user de toutes ses forces et d’astuces pour entraîner la classe politique malienne dans un guêpier, en la faisant partager la complicité de cette parodie d’élection fixée au 25 octobre.

Conscient que son bricolage autour de ces élections ne va pas tenir longtemps sans être démonté par la situation sécuritaire alarmante du pays, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, s’était empressé, lors du Conseil des ministres du 03 août 2015, à faire adopter le projet de décret portant convocation du collège électoral, d’ouverture et clôture de la campagne électorale.
Mais, c’était sans compter sur la clairvoyance et la sagesse de certains hommes politiques maliens qui, après un bref moment dans les nuages, ont commencé à reprendre leurs esprits, en se démarquant du ministre Maïga, qui s’apprête à faire un saut dans l’abîme.

« Mieux tard que jamais », nous enseigne un adage bambara. Après une longue tergiversation sur la capacité du régime IBK à organiser des élections communales et régionales transparentes et crédibles le 25 octobre 2015 sur toute l’étendue du territoire national, avec comme préalables la stabilisation du pays, le retour de l’administration et des réfugiés, les partis politiques semblent aujourd’hui se rendre à la triste évidence qu’un énième report est inévitable.

Et cela, malgré les assurances superficielles données par le gouvernement sur ces questions. Le Président de l’Adema PASJ, la troisième force politique du Mali, Tiémoko Sangaré, a rompu le silence et parle d’un piège.
« Ceux qui sont en train d’insister sur la tenue de ces élections ont d’autres agendas qui ne sont pas forcement pour l’intérêt du pays. Ils veulent profiter de la situation pour avoir des postes électifs », a fustigé le Président du parti de l’Abeille, lors d’une rencontre avec la section III du parti, le week-end dernier.

Même point de vue que le Président du Parti de l’Indépendance, de la Démocratie et la Solidarité (PIDS), Daba Diawara qui a rejeté, lors d’une conférence de presse, le samedi 22 août au siège du parti, la date du 25 octobre prochain prévue pour les élections communales et régionales : « Le gouvernement s’acharne à organiser les élections le 25 octobre, alors que la mise en œuvre de l’accord imposera d’autres élections.»

Les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fares), regrettent quant à elles, le fait que certains acteurs de la vie politique cautionnent l’entêtement du gouvernement à tenir ces élections à la date du 25 octobre 2015, quand bien même il en est incapable, à l’évidence.
Dans une correspondance signée par son Président, le parti dégage toute sa responsabilité dans la tenue des élections, en demandant au gouvernement « d’expliquer clairement sa vision de l’avenir des institutions de notre pays avant l’organisation des prochaines élections communales et régionales… ». Or, le doute se propage aujourd’hui jusque dans les rangs mêmes du parti présidentiel, RPM.

En effet, le parti au pouvoir aurait, au sortir d'une réunion des partis de la majorité tenue le mardi 18 août, décidé de demander le report. Quant au Président du parti du Rassemblement pour le développement et la solidarité (Rds), Younouss Hamèye Dicko, il a appelé à la « prudence » lors d’une conférence-débats organisée par sa formation politique sur thème de « la régionalisation». C’est donc dire qu’en plus de certains acteurs de la société civile et groupes signataires de l’accord de paix, les partis politiques, eux aussi, commencent à prendre leur distance avec ce que certains qualifient de simulacre électoral programmé, portant les germes de la partition de fait du Mali.

Youssouf Z KEITA
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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