Zeinabou Ahmadou Tounkara est née à Niamey (Niger). Après le Bac A, elle rentre au Mali le pays d’origine de ses parents, poursuivre ses études supérieures. Elle a sa maîtrise en Lettres en 2000 à la FLASH (Faculté des Arts, Langues, Lettres et Sciences Humaines) de l’université de Bamako. Elle enseigne quelques années dans des établissements privés, puis reprend des études pour décrocher un DSTS (Diplôme Supérieur en Travail Social) en 2006. La revoilà enseignante en 2009, avant d’aller en Algérie pour des raisons médicales. Après 2 ans, elle revient, marquée par son vécu algérois. « En 2013, j’ai décidé de prendre la plume et de me décharger de toutes ces émotions qui m’étouffaient… ». Résultats, quatre livres, les uns aussi intéressants que les autres. Interview.
Présentez-nous votre livre et qu’est-ce qui vous a motivée à l’écrire ?
D’abord, je tiens à signaler que j’ai écrit 4 livres. Ils traitent différents aspects de la vie sociale et culturelle des bamakois, et plus particulièrement des bamakoises. A l’exception de mon second livre appelé « Le randonneur », qui regroupe des souvenirs de ma prime jeunesse à Niamey. Mon premier roman s’appelle « le Joker » et indexe les difficultés auxquelles se heurtent les jeunes villageoises qui s’engagent, comme aide-ménagères (appelées ‘’bonnes’’ dans les familles), avec les différents membres de ces familles.
Mon troisième roman s’intitule « L’arrangement » et se fait le détracteur des mauvaises habitudes des citoyens dans le cadre de leur travail quotidien (policiers, prestataires de santé, marchands). Il souligne également les difficiles relations entre les belles sœurs (femmes de frères) cohabitant ensemble. Et le dernier roman s’appelle « Parrain ». Il s’inspire de mon séjour en Algérie et des malheureuses ou délicates situations de certaines amies ou connaissances : des femmes mariées battues et humiliées en permanence, des célibataires prêtes à tout pour se faire épouser comme secondes femmes, …
Pensez-vous pouvoir atteindre le public visé, à travers ces ouvrages ?
Mes livres embrassent de nombreux problèmes auxquels sont confrontées la femme bamakoise en particulier et la femme africaine en général. Je mets le doigt sur des maux récurrents comme le harcèlement, l’échange de « services » tarifiés, la corruption, le mariage entre proches, la vénalité, l’adultère, l’intolérance, le racisme…Mes ouvrages traitent des problèmes relationnels hommes-femmes, femmes-femmes et d’humains-à- humains. Ce sont des thèmes universels….
Quelles sont les difficultés rencontrées pour écrire ces livres ?
Sincèrement aucune ! J’observe beaucoup et m’intéresse aux problèmes qui m’environnent et soulèvent mon indignation. Avant de publier ces livres, j’ai fait de nombreuses ébauches qui finissaient toujours dans le fond de mes tiroirs ou de mes caisses. J’ai eu le déclic et le courage après mon retour d’Algérie…
Pourquoi n’avez-vous pas fait éditer vos ouvrages dans les maisons d’éditions locales ?
J’avais donné les ébauches de mes 2 premiers livres « le randonneur » et « le Joker » à lire. Mais les réponses furent décourageantes : « oui, c’est original, c’est intéressant mais … ». J’ai fait envoyer ces mêmes ouvrages à des maisons d’éditions françaises et Edilivre m’a envoyé 2 contrats, juste après 2 semaines d’attente ! J’étais folle de soulagement et de joie…
D’autres livres en chantier ?
Oui ! J’ai presque achevé mon 5eme roman. Il s’appelle « le crépuscule des agnelles ». Il traite des problèmes de la polygamie et son corollaire de travers comme la jalousie, les bagarres, les coups bas…je n’en dirai pas plus !
Votre mot de la fin ?
Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer en tant que femme et surtout en tant qu’auteur. Je remercie particulièrement mon jeune frère et mon mari qui m’ont soutenue pendant la rédaction et la publication de ces livres, qui sont accessibles en lignes : http://www.edilivre.com/auteurs/zeinabou-tounkara-11736.html. Je remercie aussi mon éditeur (Edilivre), de la chance qu’il m’a offerte. J’espère que mes livres toucheront tous ceux qui les liront.
Réalisé par B. Daou