La Minusma irrite de plus en plus Bamako à en croire Maliweb, et notamment du côté de l’ADPS. L’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS) dénonce vigoureusement la décision de la force militaire onusienne de vouloir créer une « zone de sécurité » de 20 kilomètres autour de Kidal pour protéger les populations civiles de cette localité malienne. A en croire le site d’information en ligne malien, cette décision est perçue « comme un subterfuge » pour sauver les groupes armés hostiles à l’intégrité territoriale du Mali. « Le cantonnement et le désarmement sans conditions de ces forces négatives, comme prescrit dans la résolution 2227 du Conseil de sécurité de l’ONU du 29 juin 2015, est le préalable indispensable au retour de la paix de la sécurité et de la concorde nationale », estime même l’ADPS toujours dans Maliweb qui invite même le gouvernement a « révoqué sans délai la direction politique et militaire de la MINUSMA ».
IBK : un visa pour Kidal ?
La réaction de Bamako ne s’est d’ailleurs pas fait attendre, le président Ibrahim Boubakar Keïta a littéralement « volé dans les plumes » de la Minusma, selon la propre expression de L’Indicateur du Renouveau. Pour montrer son profond désaccord avec cette zone de sécurité à Kidal, le président malien a refusé récemment de rencontrer les principaux chefs de l’organisation onusienne, en les renvoyant vers son Premier ministre. Pour le quotidien bamakois, c’est bien la preuve qu’il existe un décalage entre la Minusma et l’Etat malien.
Alors Le Canard déchainé publie cette semaine une caricature qui résume un peu l’humeur du moment à Bamako. On voit le président IBK, en boubou, ses éternelles lunettes de soleil sur le nez, débarquer à Kidal, une valise à la main. Un militaire qui ressemble étrangement à Mongi Hamdi, le représentant de la Minusma au Mali l’arrête : « Hé stop », lui dit-il. Le président malien s’insurge : « Mais c’est moi IBK, pourquoi je ne peux pas entrer à Kidal ? ». Et toujours sur cette caricature du Canard déchainé, le soldat Mongi Hamdi lui répond: « Parce que vous n’avez pas de visa ».
Le double jeu de Bamako
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